Carter / Cain / le docteur Nix / Josh / Margo : John Lithgow || Jenny : Lolita Davidovich || Jack Dante : Steven Bauer || le docteur Waldheim : Frances Sternhagen || le lieutenant Terri : Gregg Henry || le sergent Cally : Tom Bower || Sarah : Mel Harris || Karen : Teri Austin || Nan : Gabrielle Carteris || le jeune amant : Geoff Callan (non crédité) || Mack : Barton Heyman |
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Synopsis |
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Le docteur Nix a été contraint d’abandonner ses études sur les psychoses : ses méthodes étaient contestables. En effet, il n’hésitait pas à provoquer d’importants traumatismes chez des enfants pour en observer l’évolution. La rumeur veut que suite au scandale qui entoura la découverte de ses pratiques, docteur Nix a mis fin à ses jours. Son fils, Carter, a suivi sa voie professionnelle : il est devenu psychiatrie. Marié à une doctoresse, père d’une charmante enfant, il a pris un congé pour se consacrer entièrement à sa fillette. Mais sous les apparences, gronde la folie. Carter, qui était le cobaye de son père, connaît une personnalité multiple et partagée. Il est tantôt Josh, un petit garçon craintif, Margo, une gentille fillette et Caïn un être maléfique qui domine son esprit… Très vite le spectateur apprend que le docteur Nix est toujours vivant et qu’il a repris ses expérimentations. Agissant pour son compte, Caïn kidnappe l’enfant Karen, une amie de la famille, avant d’assassiner celle-ci. Il agit de même avec Nan, une baby-sitter. Caïn a d’autant plus de facilité à convaincre Carter de le laisser agir que celui-ci vient de découvrir que son épouse Jenny est en passe de nouer une relation amoureuse avec Jack, le mari d’une de ses anciennes patientes. Emporté par la folie Carter-Caïn ravit sa propre fille, assassine son épouse et fait accuser Jack de ses forfaits. Heureusement, une ancienne collaboratrice du docteur Nix intervient à temps pour démasquer le schizophrène et éveiller en lui la jeune Margo. |
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De la douche au lac |
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Ce film constitue une véritable leçon de cinéma. Brian de Palma y manie avec adresse la caméra, dilate et contracte le temps avec maestria, s’attarde sur des détails, rebondit sur les clichés du cinéma d’épouvante, alterne falot et phallo avec une pointe d’humour, oublie de s’attarder sur la vraisemblance pour se concentrer sur le suspense. Comme à son habitude, le cinéaste construit son intrigue autour d’un questionnement simple : où est le réel? Les images que nous voyons sont-elles le reflet de la réalité? Caïn se dresse face à Carter, nous le voyons, pourtant ils ne sont qu’un? Jenny couche-t-elle avec Jack? Voyons-nous ses fantasmes ou la réalité? Est-ce bien Jenny que Carter entrevoit dans l’écran de surveillance? Pourtant nous l’avons vu la tuer? Mais peut-être s’agissait-il d’un cauchemar? Au milieu des rêves, des images de télévisions, des scènes de voyeurismes, des retours en arrière, des dédoublements de personnalité morcelée, se terre le réel. De sa découverte dépend la survie. L’esprit de Caïn regorge de scènes qui méritent l’attention mais il en est une qui les surpasse toutes car elle échappe aux clichés faciles dont regorgent les films d’épouvantes tout en s’inscrivant dans une certaine tradition. Il est fréquent, quasi obligatoire, d’introduire dans ce cinéma de genre, sous une forme ou sous une autre, la scène de la douche. La douche peut être une baignoire, une piscine ou une cascade, qu’importe, le psychopathe frappe toujours une jeune femme, plus ou dévêtue, de son arme effilée… et gicle le sang. En résumé les films d’épouvante déclinent à l’infini la scène où Norman Bates assassine Marion Crane. Brian de Palma échappe à ce travers tout en rendant hommage à Psychose. Une fois son crime commis Norman Bates-Carter transporte le cadavre dans le coffre de la voiture de Marion Crane-Jenny, puis il conduit l’automobile au bord d’un lac où il la précipite. La voiture dévale la pente et commence à s’enfoncer dans la vase-eau, sous l’œil inquiet de Norman-Carter, alors que le jour se lève au même rythme que la voiture disparaît. Brusquement la voiture s’immobilise… Norman-Carter tourne la tête dans tous les sens… au loin le jour se lève… Les eaux du lac engloutissent la voiture … Norman-Carter sourit. |