Swan : Paul Williams || Winslow Leach : William Finley || Phoenix : Jessica Harper || Arnold Philbin : George Memmoli || Beef : Gerrit Graham || un membre de The Juicy Fruits, The Beach Bums, The Undeads : Archie Hahn || un membre de The Juicy Fruits, The Beach Bums, The Undeads : Jeffrey Comanor || un membre de The Juicy Fruits, The Beach Bums, The Undeads : Peter Elbling || l'assassin : Herb Pacheco || Betty Lou : Carol O'Leary || un reporter : Adam Wade || un reporter : Dennis Olivieri || un reporter : Scott Edmund Lane || Warden : Gene Gross || le juge : Troy Haskins || un chanteur de country : Keith Allison || une danseuse : Sara Ballantine || un machiniste : Ken Carpenter || une groupie : Cheryl Smith || une groupie : Janus Blythe || une groupie : Robin Mattson |
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Synopsis |
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Winslow Leach est un jeune compositeur aussi talentueux qu’inconnu… Swan est le puissant producteur de la firme de disques "Death Records" et le propriétaire de la salle de spectacle, le "Paradise", qui doit ouvrir sous peu. Le premier cherche un producteur, le second des talents… Le hasard va les mettre en présence… et le drame va se nouer. Lorsque Swan entend Winslow chanter sa cantate, il n’hésite pas une seconde, il envoie son homme de main auprès Winslow. L’un est sensible au gain, l’autre aux honneurs… Et c’est ainsi que Winslow accepte de céder son œuvre à Swan, mais sous certaines conditions… Quelque temps plus tard, Winslow décide de rendre visite à Swan… Il débarque au milieu d’une audition où il croise une très belle chanteuse, dont il tombe immédiatement amoureux, juste avant de se faire jeter dehors par les sbires de Swan. Sa tentative suivant pour rencontrer Swan se solde par son incarcération, pour trafic de drogue, à Sing-Sing. Victime d’un programme de réinsertion, il se fait arracher toutes les dents par le dentiste du pénitencier. Fou de rage, après avoir entendu à la radio une version de sa cantate, il parvient à s'évader et à s’introduire au siège de "Death Records". Malheureusement un gardien le repère et, alors qu’il tente de fuir, il tombe dans une presse à disques… totalement défiguré, il réussit à se sauver en plongeant dans la rivière. Fin de la première partie. Winslow réapparaît avec un masque d’oiseau sur le visage, il est devenu le fantôme du Paradise et va tout mettre en œuvre pour que l’inauguration de cette salle capote. Une bombe explose durant une répétition… Le chanteur du groupe meurt électrocuté… Swan comprend d’où viennent tous ces contretemps, il surprend Winslow et lui propose un marché : sa voix contre sa cantate. Winslow accepte sous certaines conditions… que Swan n’honorera pas. |
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De l'analyste... |
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L’analyste perspicace n’a pas manqué de souligner le fait que ce film est une réécriture du célèbre « Fantôme de l’Opéra » de Gaston Leroux, où l’Opéra Garnier revêt les traits architecturaux de Paradise, temple dédié au Rock’n’roll - Erik quant à lui revêtant le masque de Winslow. D’autres, parfois les mêmes, ont insisté sur l'importance des mythes littéraires qui charpentent l’intrigue. Et, il est vrai que l’on croise celui de Faust, le savant qui vendit son âme au diable; celui du « Portrait de Dorian Gray », l’homme dont seul le portrait vieillissait; celui, plus discret, de Frankenstein ou celui du phénix, cet oiseau fabuleux qui renaissait de ses cendres. Certes, Swan a vendu son âme à Méphistophélès, mais non au terme d’une quête du savoir absolu. De plus, l’envoyé du diable n’est que son propre reflet dans un miroir… en d’autres termes Swan ne vend son âme qu’à lui-même, à part qu’il ne soit lui-même le diable… Ce que semblerai confirmer le fait qu’il achète l’âme de Winslow, à ceci près que celui-ci ne la lui vend pas... Car ce n’est pas d’un échange libre et sans entrave dont il s’agit, mais d’un vol!... De plusieurs vols pour être précis. Après avoir dérobé à Winslow sa cantate, sa liberté, ses dents, son visage, sa voix, son amour, Swan s’empare de son âme. S’agit-il là du mythe de Faust, qui vend consciemment son âme au diable en échange de la connaissance absolue, ou d’une allégorie du capitalisme ? Le contrat que signe Winslow renvoie-t-il à celui que paraphe Faust ou plus prosaïquement au contrat de travail que signent les travailleurs? Certes, à la manière du « Portrait de Dorian Gray », seules les images vidéo de Swan vieillissent, mais cela nous renvoie-t-il à des interrogations sur l’art, la morale… le Bien et le Mal? Ne s’agit-il pas plutôt d’une allégorie du Capital? Paradoxalement celui-ci n’a que faire de ses représentants de chair et d'os, il n’a de justification qu’en lui-même, et les capitalistes ne sont jamais que son reflet : eux vieillissent alors que lui demeure éternellement jeune… perpétuellement de plus en plus jeune… sorte de phénix bancaire Mais ces considérations nous éloignent, peut-être, du film… Le critique attentif n’a pas manqué d’insister sur la description, que brosse ce film, des amateurs de Rock’n’roll : souvent hystériques, parfois inconscients. Incapable de faire la part entre le rêve et la réalité - la scène finale constitue, de ce point de vue, l’apothéose. D’autres ont mis à jour dans ce film les éléments constitutifs du cinéma selon de Palma, ses obsessions : manipulation, révolte, voyeurisme, intertextualité… En 1975 le prix du festival du cinéma fantastique d’Avoriaz scellait définitivement le destin de ce « Phantom of The Paradise ». Fantastique il semblait, fantastique il serait ! Pour preuve supplémentaire la référence évidente à Psychose… Mais observons la scène :
Et si la clé de ce film était entièrement contenue dans cette scène ? Et si « Phantom of The Paradise » n’était qu’un film burlesque ? |