Production: Alfred Hitchcock, Paramount, Filmwite Prod., 1955. Producteur associé: Herbert Coleman. Réalisation: Alfred Hitchcock. Scénario: John Michael Hayes et Angus MacPhail, d'après une histoire de Charles Bennett et D. B. Wyndham Lewis. Directeur de la photographie: Robert Burks, A.S.C. Couleurs: Technicolor. Conseiller: Richard Mueller. Effets spéciaux: John P. Fulton, A.S.C. Décors: Hal Pereira, Henry Bumstead, Sam Comer et Arthur Krams. Musique: Bernard Herrmann. Chansons: Jay Livingston et Ray Evans : “ Whatever will be “; “ We’ll love again”; cantate “Storm Cloud” de Arthur Benjamin et D. B. Wyndham-Lewis, exécutée par le London Symphony Orchestra, sous la direction de Bernard Herrmann. Montage: George Tomasini, A. C. E. Costumes: Edith Head. Ingénieurs du son: Franz Paul et Gene Garvin, Western Electric. Assistant réalisateur: Howard Joslin. Studios: Paramount. Extérieurs: au Maroc. Distribution: Paramount, 1956, 120 minutes. Interprétation: James Stewart (docteur Ben MacKenna), Doris Day (Io, sa femme), Daniel Géhn (Louis Bernard), Brenda de Menzie (Mrs. Drayton), Bernard Miles (Mr. Drayton), Ralph Truman (inspecteur Buchanan), Mogens Wieth «ambassadeur), Alan Mombray (Val Parnell), Hillary Brooke (Jan Peterson), Christopher Olsen (le petit Hank MacKenna), Reggie Malder (Rien, l'assassin), et Yves Brainville, Richard Wattis, Alix Talton, Noel Willman, Caroline Jones, Leo Gordon, Abdelhaq Chraibi, Betty Baskomb, Patrick Aherne, Louis Mercier, Anthony Warde, Lewis Martin, Richard Wordsworth. |
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Synopsis |
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Après avoir assisté à un congrès médical à Paris, le docteur Ben McKenna et sa famille visitent le Maroc où ils font la connaissance d’un étrange Français, Louis Bernard. Un type qui pose beaucoup de questions mais reste évasif quant à ses occupations. Lors de la visite du souk de Marrakech, Ben se porte au secours d’un Arabe grièvement blessé au cours d’une altercation. Mais à sa grande surprise, il reconnaît Louis Bernard… Celui-ci, avant de mourir, lui murmure un secret à l’oreille : un assassinat doit avoir lieu à Londres. Alors que la police interroge les McKenna, un correspondant anonyme les prévient que leur fils a été kidnappé et que s’ils souhaitent le revoir vivant, ils ne doivent rien révéler des paroles de Louis Bernard. La recherche de leur fils conduira les McKenna jusqu’à l’Albert Hall à Londres où doit retentir un coup de cymbale meurtrier. |
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Du remake |
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Voici un cas unique dans la filmographie d’Hitchcock : le remake. En 1934 le réalisateur avait adapté le roman de Herman ‘Sapper’ McNeile, Bulldog Drummond’s Baby, sous le titre de « L’homme qui en savait trop ». En 1954, il en tourne une nouvelle version. Dans ces deux versions, le cœur de l’intrigue est identique. Une famille en vacances se retrouve, par hasard, mêlée à une affaire de meurtre. Les circonstances font qu’elle recueille les confidences d’un espion à l’agonie et que pour la contraindre au silence les tueurs kidnappent leur enfant. Par contre d’une version à l’autre les décors et les personnages diffèrent. Le film de 1934 met en scène une famille anglaise en vacances dans la station de ski de Saint-Moritz, parmi la jet-set. Et c’est leur fille qui est kidnappée. Dans cette seconde version, il s’agit d’une famille américaine en vacances au Maroc. Et la fille est devenue un garçon. Si dans les deux cas l’agent secret est français et est assassiné au début du film, au pistolet de la première version se substitue un poignard dans la seconde. De même, le temple du Tabernacle du Soleil, où est séquestré l’enfant, devient l’Eglise Presbytérienne Ambrose dans le remake. Enfin, si dans le premier film, c’est la mère qui sauve sa fille en abattant le ravisseur qui la menace, c’est le père qui sauve son fils dans le film de 1954. Autant de différences qui, pour certaines, n’en sont peut-être pas. Pour le public de 1954, le Maroc est aussi lointain, exotique et mystérieux que la station de ski Suisse pour le public de 1934. Et qu’un crime vienne troubler la quiétude de ces lieux semble naturel. Par contre, l’utilisation du poignard dans la seconde version n’est pas sans conséquences. Le danger qui rode autour des protagonistes n’est plus lointain et désincarné, il devient palpable et prégnant. L'enlèvement de l’enfant n’est plus un coup de tonnerre mais une conséquence inéluctable de cette proximité. Dans un premier temps, Hitchcock avait envisagé d’inscrire son remake dans le contexte de la guerre froide : les assassins appartenaient au bloc soviétique. Cette volonté d’inscrire l’intrigue dans l’actualité explique, peut-être, que le temple du Tabernacle du Soleil devienne l’Eglise Presbytérienne Ambrose dans la seconde version. En 1954 le danger ne venait pas des sectes, il venait de l’Est et se terrait dans les lieux les plus insoupçonnés. Finalement Hitchcock décida de faire disparaître toutes références à l’actualité politique. Une autre différence entre les deux versions concerne les deux familles : l’une est anglaise et riche, l’autre est américaine et de la middle class. Mais s’agit-il vraiment d’une différence? Les McKenna pouvaient-ils être de riches américains? Il ne reste plus qu’à émettre une hypothèse quant au « transfert des sexes ». En 1934, c’est une fille qui est kidnappée et c’est sa mère qui la sauve. En 1954, c’est un garçon qui est kidnappé et c’est son père qui le sauve. Ceci renvoie-t-il à une différence de la place de la femme dans la société Américaine et Anglaise? Ou aux effets sournois de la censure qui régentait les studios Américains? Car à bien observer les rôles féminins dans le cinéma hitchcockien, ils semblent être radicalement dissemblables d’une période à l’autre. Et si c’était cette différence qui permettait de définir la période dite anglaise et celle dite américaine? |
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Du plan fixe |
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