Production: Mayflowers-Productions, 1939, G B. Producteurs: Eric Pommer et Charles Laughton. Production Manager: Hugh Perveval. Réalisation: Alfred Hitchcock. Scénario: Sidney Gilliat et Joan Harrison, d'après le roman de Daphné du Maurier, Dialogues: Sidney Gilliat et J.B, Priestley. Adaptation: Alma Reville. Directeur de la photographie: Harry Stradling et Bernard Knowles. Effets spéciaux: Harry Watt. Décors: Tom N. Moraham. Costumes: Molly McArthur. Musique: Eric Fenby, dirigée par Frederic Lewis, Montage: Robert Hamer. Ingénieur du son: Jack Rogerson, Distribution : Associates British, 1939. Interprétation : Charles Laughton (Sir Humphrey Pengaltan), Horace Hodges (Chadwick, son maître d'hôtel), Hay Petrie (son groom), Frederick Piper (son agent), Leslie Banks (Joss Merlyn), Marie Ney (Patience, sa femme), Maureen O'Hara (Mary, sa nièce) et Herbert Lomas, Clare Greet, William Delvin, Jeanne de Casalis, A. Bromley Davenport, Mabel Terry Lewis, George Curzon, Basil Radfort, Emlyn Williams, Wylie Watson, Morland Graham, Edwm Greenwood, Stephen Haggard, Robert Newton, Mervyn Johns. Jamaica Inn fut le dernier film anglais d'Alfred Hitchcock. |
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Synopsis |
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Sur les côtes de Cornouilles, au début du XIXème siècle, une bande de brigands provoque le naufrage des navires qui passent au large. Le chef des naufrageurs est aussi le propriétaire de l’auberge de la Jamaïque. Cette nuit-là, alors que les aigrefins ont pillé un navire et achevé les survivants, Mary Yellard, jeune orpheline, arrive en diligence et souhaite se rendre à l’auberge de la Jamaïque, où elle doit retrouver sa tante Patience. Mais le cocher refuse de l’y déposer et la conduit chez Sir Humphrey Pengallan, juge de paix. Malgré les diverses mises en garde des invités de l’aristocrate, Mary souhaite partir au plus vite pour l’auberge. Finalement, Sir Pengallan l’accompagne jusqu’à l’auberge… De la chambre, que son oncle et sa tante lui ont allouée, Mary assiste à une dispute qui se conclut par la pendaison de Jem Trehearne. A l’insu des brigands, Mary parvient à décrocher le malheureux mais n’a pas d’autre choix que de fuir en sa compagnie… Réfugiés dans une grotte, en bord de mer, les deux fugitifs sont découverts par les bandits. Ils sont contraints de fuir de nouveau à la nage. Mary et Jem débarquent chez Sir Humphrey Pengallan, où ils espèrent trouver refuge. En confiance Jem révèle au juge sa véritable identité : il appartient à la Marine. Les deux hommes décident de demander des renforts et de se rendre sur le champ à la taverne… Mary qui a surpris la conversation ne peut se résoudre à l’arrestation de sa tante, aussi décide-t-elle de l’aviser du danger. |
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De la position du jeune spectateur... |
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Dans son entretien avec Truffaut, Hitchcock, toujours aussi sévère avec lui-même, dit de ce film : «Si l’on examine l’histoire racontée, on s’aperçoit qu’il s’agit d’un Whodunit (…) Voilà pourquoi ce film était une entreprise irraisonnée; le juge de paix ne devait normalement apparaître qu'à la fin de l'aventure car, très prudemment, il se tenait à l'écart de tout et il n'avait aucune raison de se montrer dans la taverne. C'était donc absurde de tourner ce film avec Charles Laughton dans le rôle du juge » Comment construire un film autour d’un personnage (d’un acteur) qui n’entre en scène qu’au cours des derniers plans? Il ne restait plus aux scénaristes qu’à modifier l’intrigue de sorte que soit justifié l’apparition Sir Humphrey Pengallan dés les premières images. Mais on a du mal à croire que le cinéaste ne se soit aperçu de ce problème qu’au dernier moment, tant les modifications qu’il introduit dans le déroulement de l’intrigue correspondent à son schéma narratif, et plus particulièrement à l’idée qu’il se fait du suspense. Vingt-quatre minutes après le début du film nous apprenons que le véritable chef des naufrageurs est le juge de paix. Et la suite du film se déroule sous le sceau de ce savoir… autour duquel se noue le suspense. Lorsque Mary et Jem, après avoir échappé aux brigands, se réfugient chez Sir Humphrey Pengallan, nous savons qu’ils se sont jetés dans la gueule du loup et nous tremblons pour eux En fait, à partir de la vingt-quatrième minute, ce film fonctionne comme une scène du canut Guignol, derrière lequel se dresse l’ombre menaçante du gendarme Flageolet. Hitchcock nous réduit ainsi à la position du jeune spectateur de ce théâtre de marionnettes qui avise à gorge déployée le gentil Guignol du danger qui le guette. A ceci près que nous ne pouvons crier et que de notre impuissance naît le suspense. |
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De la valeur d'usage |
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