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MON DIEU, COMMENT SUIS-JE TOMBEE SI BAS ?Un film deLuigi comenciniavecLaura Antonelli |
1221 Lectures Depuis Le jeudi 14 Fevrier 2019 |
1908, Sicile. Raimondo Corrao, marquis de Maqueda épouse l’innocente Eugenia Maqueda. Mais au moment de consommer le mariage, le marquis apprend par une missive de son père qu’Eugenia est sa sœur ! Il n’est plus question de nuit de noces, et n’est plus question que de sauver les apparences ainsi que l’héritage. Et Raimondo et Eugenia décident de rester chastes… mais la nature est ainsi faite que ce genre de promesse ne vaut pas un pet de lapin. En voyage à Paris, elle succombe aux avances d'un baron français. Malheureusement, celui-ci apprenant qu’elle est vierge, prends la poudre d’escampette. De retour au pays, elle se consacre un temps aux bonnes œuvres avant de connaitre les mystères de la chair avec son chauffeur. Et lorsque son époux-frère part pour la campagne de Lybie, elle expérimente les plaisirs saphiques. Sur le point de commettre l’inceste, le marquis apprend par un coup de téléphone qu’Eugenia n’est pas sa sœur. Privé de l’interdit, il renonce à l’honorer de sa virile présence… Ce n’est probablement pas par le hasard d’audition, que le réalisateur a confié à Laura Antonelli le rôle de cette jeune femme engoncée dans les principes et la morale religieuse, mais que dévore le désir sexuel. Qui mieux qu’elle, auréole du statut de sex-symbol, acquis au travers de ses précédents métrages, pouvait éveiller simultanément le désir et la frustration des regardeurs, c'est-à-dire à les immerger dans l’intrigue ? Et les principes moraux qui corsète Eugenia sont comme ses multiples couches de vêtements à l’imbroglio de lacets et rubans qui couvrent son corps, que son chauffeur à tant de mal à ôter lors de son arrêt dans une cabane perdue au milieu de la campagne et dont elle se défera péniblement le lendemain, sous œil amusé de ce même chauffeur, dans cette même cabane. A la critique de la morale religieuse, prompte à vouer aux gémonies et au couvent les malheureuses pécheresses, se greffe une satire sociale d’où la question de l’héritage n’est pas absente, ni celle du patriarcat. Pendant que son épouse-sœur résiste aux pulsions qui la taraudent, le marquis de Maqueda satisfait les siennes auprès de prostituées, en troussant quelque paysanne, en affrontant ses ouvriers grévistes, en déclamant des préceptes incompréhensibles de D' Annunzio ou en partant à la guerre. Quant au pré dénouement, violent coup de griffe envers l’hypocrite sociale, il est à l’image du métrage : caustique et amusant.
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