Un homme est repêché par les marins d’un chalutier au large de Marseille, avec deux balles dans la peau. Et lorsqu’il reprend connaissance, il ne se souvient plus de rien. Comment est-il arrivé là ? Qui est-il ? Tous ses souvenirs ont été effacés de sa mémoire. Son seul lien avec son passé est un implant dans la hanche où est incrusté un numéro de compte bancaire en Suisse.
Malheureusement à Zurich des éléments troublants l’attendent. Dans le coffre, dont il semble être le propriétaire, il découvre une petite fortune ainsi qu’une collection impressionnante de passeports à des noms différents… Fuyant la police helvète, il se réfugie à l’ambassade des États-Unis, mais les gardes tentent aussitôt de l’arrêter. Par bonheur, il retrouve des réflexes de combattant surentrainé et parvient à quitter les bâtiments. La chance lui sourit de nouveau en la personne d’une charmante jeune femme qui accepte de le conduire à Paris.
Et voilà notre individu en quête de son identité, dans un « road movie », qu’un tueur à gages tente d’abréger avec le concours involontaire de la police des différents états qu’il traverse.

« La Mémoire dans la peau » constitue le premier volet de ce qui est à ce jour un triptyque cinématographique, dont chacun des éléments est une adaptation de la trilogie créée par Robert Ludlum entre 1980 et 1990. Pour sa première apparition à l’écran Jason Bourne est un amnésique en quête de son identité et son parcours initiatique est placé sous le signe d’un suspense très hitchcockien : nous en savons toujours un peu plus qu’il n’en sait, ce qui nous conduit en permanence à nous demander comment il va réussir à se sortir de cette immense toile au milieu de laquelle il semble se débattre en vain. Et nous suivons cette longue traque dont il est la proie, tantôt inquiet pour sa survie, tantôt inquiet pour celle de Marie. Certes, l’ultime scène du film où l’on voit Jason retrouver Marie laisse un goût de conte de fées, mais le film pouvait-il se conclure sur l’élimination du chef d’opération ordonné par un politicien cynique, mais respectable ?


Ce film, aujourd’hui disponible en DVD « Édition spéciale » est sorti aux USA peu après le 11 septembre 2001. Cet événement a quelque peu modifié l’appréciation des producteurs quant au tableau qui est brossé de la CIA. Aussi une fin et un début alternatifs avaient été tournés. L’action se serait déroulée dans un passé incertain. Mais les réactions du public test ont fait renoncer à ces modifications.

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