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IRISUn film deJalil lespertavecRomain Duris |
769 Lectures Depuis Le samedi 25 Mars 2017 |
Iris, l’épouse du banquier Antoine Doriot, alors qu’elle attendait son mari à la porte du restaurant où elle venait de déjeuner en sa compagnie, disparait. Quelques heures plus tard, Antoine Doriot reçoit un coup de téléphone, ainsi qu’une vidéo : « j’ai kidnappé votre femme » ; les images de la vidéo confirment les dires de l’inconnu qui réclame une rançon de 500 000 euros. En fait, ce rapt est un coup monté par Iris qui a bénéficié de la complicité de Marc Lopez, le garagiste qu’elle avait quémandé quelques jours plus tôt afin qu’il lui change la roue de sa voiture. Iris projette-t-elle d’échapper à un mari violent, de s’enfuir avec un amant ? Que nenni ! La manipulation est bien plus compliquée et Marc Lopez va l’apprendre à ses dépens. A son retour du rendez-vous qu’il a fixé à Antoine Doriot, pour la remise de la rançon, Marc Lopez découvre le cadavre d’Iris allongé sur le lit de l’appartement où il est censé la détenir. Et il a juste le temps de glisser le cadavre sous le lit qu’une patrouille de police, alertée par des voisins, sonne à la porte. Garagiste divorcé, ruiné et criblé de dettes ; banquier richissime et adepte du sadomasochisme ; manipulations et usurpation d’identité pour un faux kidnapping ; bondage et flagellation ; flic quasi mutique et adultérine ; pluie, nuit et terre… Tous les ingrédients du thriller pervers aux relents sordides se pressent au portillon de ce métrage au scénario complexe, bâti sur les faux-semblants, les retournements de situation, en d’autres termes sur la manipulation du spectateur. Alors pourquoi le quidam débordant d’espoir lorsque s’éteignent les lumières de la salle de cinéma, ressort-il épuisé de la projection ? Pourquoi a-t-il l’impression d’avoir parcouru un tunnel interminable, d’avoir participé à une expérience de dilatation du temps ? Là où tout aurait dû être sale et dérangeant, tout est proprement esthétisé, lyophilisé… sans goût, ni odeur, sans saveur, ni relent. Les protagonistes de ce faux kidnapping ont autant de profondeur que les photographies des mannequins de mode dans les magazines papier glacé. Entre un Romain Duris sans voix, observateur de partie fine au glamour chic, un Jalil Lespert archétype du banquier pervers aux propos faussement provoquant, une Camille Cottin et un Adel Bencherif, couple de flics inutiles et une Charlotte Le Bon, objet à l’érotisme fragmenté, le métrage se fracasse contre les récifs de l’indifférence, à mille lieues d’un « Vertigo » où d’un « Basic instinct ».
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