1954. Deux détectives sont chargés d'enquêter sur la mystérieuse disparition d'une patiente de l'hôpital de Shutter Island, une institution psychiatrique pour criminels basée sur une île isolée au large de Boston, et aux méthodes peu éthiques.
La patiente a disparu alors que sa cellule était bouclée de l’extérieur…. Autant dire que le spectateur pressé s’attend à un remake du mystère en chambre close. Et ceci d’autant plus qu’un ouragan vient couper l’île du continent.
De ce huis clos, aux couleurs d’orage hivernal, le Marshall Teddy Daniels ne semble pouvoir s’évader que grâce à ses rêves, à dominante jaune, de son amour emporté par la mort, mort qui se confond avec la libération des camps d’extermination.
Le film mêle cauchemars et réalité jusqu’à ce que les deux se confondent, jusqu’à ce que seule la couleur permette au spectateur de trier le vrai du faux, l’onirique du réel, jusqu’à ce que cette même la couleur ne permette plus au spectateur d’effectuer ce tri nécessaire car rassurant.

Sorte de mise en abysme du cinéma comme perception mentale d’image que l’on sait fausse, le réalisateur parcourt ce chemin sans retour, jusqu’à son terme, jusqu’à ce que l’écran devienne noir et que défile le générique, pendant que dans le cerveau du spectateur défile de nouveau les scènes du film et de son dénouement explicatif, cruellement absent.

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