Mike Klein exerce la laborieuse profession de scénariste. L’un de ces écrits, sur lequel il travaillerait depuis quinze ans, va peut-être donner lieu à une série TV… mais avant il lui faudra franchir l’épreuve du pilote (1).

Ceux qui espèrent une satire au vitriol de l'industrie télévisuelle seront probablement déçus par ce film qui reste bien en deçà de « Unreal », ce qui ne lui interdit pas de décocher quelques coups de griffes. Ainsi entre arrivistes falots, une productrice speedée, un acteur au QI d’iule, une actrice effarée et un réalisateur « qui veut faire cinéma », le scénario de Mike Klein est englouti sous un flot de rectifications et d’ajustements qui en dénaturent le sens et le registre. De sorte que l’enterrement d’un frère suicidé devient celui d’une mère foudroyée par une crise cardiaque. Et de modifications en altérations, le pilote passe le test et la série est mise en production.
En fait, la critique du film ne s’adresse pas tant à l’industrie télévisuelle qu’au « scénariste » qui au fil des semaines renonce à ses prétentions (2), pour au final, les nécessités de la vie aidant, accepter la vision de la production.



1- « Chaque hiver, les grandes chaînes de télévision commandent des centaines de scénarios de « pilotes ». Au printemps, seule une petite partie sera produite. Parmi ces pilotes, environ un quart est choisi pour la programmation d'automne. Les autres tombent dans l'oubli. » La voix off qui introduit le métrage

2- « Je flippe à mort, parce que cette série... C'est pas du Shakespeare, je le sais. C'est pas "Les Soprano", mais c'est ma série ! Et si je m'occupe pas de la matière de ma série... Je vais pas rester assis à attendre patiemment qu'ils en fassent une autre merde comme y en a déjà plein ! Ce serait participer à la massification ! Je serais coupable d'amener de la merde dans le salon des téléspectateurs ! Je rendrais le monde encore plus médiocre. » Mike Klein.

l a