A Reykjavik le cadavre d’un homme âgé a été retrouvé sur le parquet de son appartement qui empeste la charogne… parmi les effets de la victime, l'inspecteur Erlendur (1) découvre la photo en noir et blanc d’une tombe… de la tombe d’une fillette morte depuis quarante ans.

Fidèle au style du polar nordique, ce métrage déploie adroitement la complexité de son intrigue au milieu de paysages désertiques que l’on devine glaciaux.
Le sordide le dispute au pitoyable et n’épargne aucun des protagonistes. Et le spectateur, fin gastronome, est pris d’un haut-le-cœur lorsqu’il découvre Erlendur désosser une tête de mouton pour en sucer méticuleusement le contenu. Et il sent la puanteur qui émane de ce cadavre enseveli depuis des dizaines d’années dans le soubassement de la maison de la victime sous laquelle le sol spongieux s'est affaissé. Il la sent d’autant mieux que des hordes de rats s’échappent du plastique où il est emballé quand les policiers l’extraient de la vase.
Ce qui sous d’autres latitudes aurait donné probablement lieu à quelques satanismes baroques, se cantonne ici à l’ordinaire et c’est de cet ordinaire que le film tire sa force et sa justesse glaçante.



1- Erlendur Sveinsson apparait pour la première fois dans « La Cité des jarres » d'Arnaldur Indridason. Ce personnage récurrent de cet auteur islandais a connu une vie pour le moins chaotique…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Erlendur_Sveinsson

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