2154 : Les personnes extrêmement riches ont déserté la terre, devenue un vaste bidonville ravagé par les maladies et le crime, pour se réfugier dans une station spatiale dénommée Elysium (1).
« La société se divise de plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat. » Manifeste du Parti Communiste - Karl Marx.
Ainsi avec ce métrage le prolétariat est ramené au rang de horde dépenaillée… Anticipation ou analepse ? A moins qu’il ne s’agisse plus prosaïquement d’une parabole de la mondialisation…
Mais un groupe de voyous, délinquants de haut vol, découvre enfin le moyen de s’introduire dans Elysium… Et, tel que le pronostiquait Lénine au sujet du prolétariat russe en février 1907, cette avant-garde part à l’assaut du ciel (2)…

Elysium serait donc un blockbuster radicalement de gauche, dite extrême ? Probablement, mais c’est aussi un blockbuster bâti sur une dystopie qui par voie de conséquence se conforme aux lois du genre. Dès les premières minutes du métrage, chacun devine le dénouement ; chacun, à la simple observation des décors, entrevoit l’enchainement de violence qui conduira à celui-ci ; chacun pressent le pathétique qui en sera la cause. En fait, ce genre de film fonctionne comme une romance : le happy end constitue un élément inévitable. Mais existe-t-il des films sans dénouement heureux ? C’est peut-être cela la magie du cinéma : faire oublier qu’en vérité il n’en est rien.



1- https://fr.wikipedia.org/wiki/Elysium_(film)

2- « La classe ouvrière de Russie a déjà démontré une fois et démontrera encore qu'elle est capable de « monter à l'assaut du ciel » ».

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