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LE DAHLIA NOIRUn film deBrian de palmaavecJosh Hartnett |
2619 Lectures Depuis Le mercredi 15 Novembre 2006 |
Los Angeles, janvier 1947. Bucky vient d’intégrer la police criminelle grâce à Lee, son ami et adversaire sur les rings de boxe. Le charme de Kay, qui vit avec Lee, ne laisse pas indifférent Bucky. Les revenus et les fréquentations de son ami ne sont sans doute pas absolument clairs. Alors qu’ils traquent un récidiviste, une autre affaire mobilise la police. Le cadavre de la starlette Elisabeth Short est découvert atrocement mutilé. Bucky enquête sur les relations de la victime, bientôt surnommée “le Dahlia Noir”. Il visionne les images du casting de la victime. Il interroge Madeleine Linscott, fille de famille riche, qui rencontra Elisabeth Short… Puisque son adaptation de son roman a été admise par James Ellroy, ne soyons pas plus exigeant que l’auteur. Comme toujours dans ce cas, certains “raccourcis” sont regrettables. On ne peut retrouver la densité d’un roman aussi puissant que celui-ci. Par exemple, la relativité des témoignages ou le danger menaçant Kay sont peu flagrants. Néanmoins, le scénario reste solide. On connaît les deux points forts de Brian de Palma. Il est excellent pour restituer les scènes d’ambiance (la salle d’un combat de boxe, le bureau de la police, les rues de l’époque…) Surtout, c’est le roi du montage (meurtre et chute dans un puits d’escalier, affrontements nerveux…) Il est moins convaincant dans les gros plans et les duos plus intimes. Les décors du Los Angeles d’après-guerre sont très convaincants, et plutôt bien utilisés. Josh Hartnett est beau gosse, style “jeune premier”. Son jeu est un peu passif, mais pas sans caractère. On aurait aimé le voir s’endurcir au cours de son enquête. Scarlett Johansson incarne idéalement la vamp blonde des films noirs. Un peu plus de supériorité méprisante, à la manière des vamps de jadis, n’aurait pas nui. Quant à Hilary Swank, son jeu nuancé de garce brune est parfait. Sa mère (dans le film) est une admirable follingue. L’ambiguïté de Lee (Aaron Eckhart) entre corruption et sincérité méritait sûrement d’être plus marquée. Mina Kirshner, la victime, est une fausse ingénue assez réaliste, digne des starlettes de ces années-là. Dans les films noirs d’antan, on fumait un peu. Ici, ça n’arrête pas. Si Brian de Palma en rajoute, est-ce pour narguer les ligues américaines anti-tabac ? Il ne déteste pas la provoc’… Qu’on ait lu ou non le chef d’œuvre de James Ellroy (Editions Rivages), ce film en retrace l’essentiel en deux heures. Il aurait peu être plus tendu, plus oppressant. Néanmoins, c’est d’excellente qualité.
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