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ELLE ET LUIUn film deLeo mccareyavecCary Grant |
1362 Lectures Depuis Le mardi 21 Avril 2015 |
Une ravissante chanteuse de cabaret, Terry McKay, qui doit se marier avec un riche Texan, et Nickie Ferrante, un coureur de jupon renommé, d'origine italienne, qui doit épouser une riche héritière, tombent éperdument amoureux au cours de la traversée en paquebot qui les ramène aux USA. Parvenus à New York, ils se promettent de se retrouver dans six mois, le temps de mettre de l’ordre dans leur vie, au sommet de l'Empire State Building. Mais, le jour du rendez-vous, Terry est renversée par une voiture et Nickie l’attend en vain sur la terrasse du gratte-ciel. Ignorant le drame, Nickie repart pour l’Italie où sa grand-mère vient de décéder… Des mois plus tard, Terry et Nickie se croisent par hasard au théâtre où ils sont chacun en compagnie de leur ex futur conjoint… Nickie se procure l’adresse de Terry et lui rend visite pour lui faire part de son amertume… Au fil de la conversation, Nickie réalise que Terry a eu un accident et qu’elle est paralysée. C’est de Noël et le film se referme sur les paroles de Terry : « Si tu peux peindre, je peux remarcher aussi. Tout est possible, n'est-ce pas ? » En 1938, McCarey tourna « Love Affair », avec Irene Dunne et Charles Boyer dans les rôles principaux ; dix-huit ans plus tard, il réalisa une seconde version de ce film qu’il intitula « An affair to remember » et qu’aujourd’hui la critique considère comme l'un des plus grands films d'amour. Mais bien plus qu’un film d’amour aux couleurs chatoyantes du cinémascope, ce métrage peut aussi s’envisager comme un pied de nez à la censure et plus particulièrement au code Hays garant de la décence de l’industrie cinématographique. Terry McKay, chanteuse de cabaret doit épouser un riche Texan. Si l’on peut raisonnablement s’interroger sur sa moralité, le cas Nickie Ferrante ne souffre pas de discussion. Aujourd’hui, on ne dit plus « un coureur de jupon » mais au mieux queutard… Si Terry McKay et Nickie Ferrante prennent soin de s’embrasser hors champ, tout comme le scénario laisse dans le flou l’après-baiser, ou s’ils se caressent sous le manteau, aucun passager de la croisière, comme aucun spectateur, n’est dupe. Quant à leur rendez-vous au sommet de l'Empire State Building, Nickie précise qu’il s’agit d’être au plus prés du ciel. Chacun imagine de quel ciel il pourrait s’agir. Mais peut-être ne s’agit-il là que de se cacher de la « Production Code Administration », dirigée par le très catholique Joseph Breen. La seconde partie du film, à la tonalité plus grave, puisque dédiée à la pénitence, n’hésite pas à intercaler, entre de pieux moments, quelques images explicites. Alors, même si ce film constitue l’un des plus beaux films d’amour, il convient, en le visionnant, de ne pas oublier de quoi est fait l’amour…
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