690, à Chang-An. La cérémonie d’intronisation de l’impératrice Wu Ze Tian se prépare dans le plus grand sérieux. Le bouddha géant, qui doit marquer ce sacre, s’érige majestueusement au milieu de la ville. Mais voilà qu’un grand trouble survient. Deux hommes, liés au chantier de ce colosse, s’enflamment mystérieusement de l’intérieur ne laissant subsister d’eux qu’un tas de cendre. Sur les conseils du grand prêtre, un cerf aux bois fiers, la future impératrice décide de faire appel au juge Ti (1), un homme qu’elle a fait emprisonner huit ans plus tôt pour insolence et insubordination…

Défiant les lois de l’apesanteur, Tsui Hark chorégraphie des batailles d’une rare beauté où les protagonistes bondissent dans les airs, sautent de passerelle en passerelle, marchent sur le dos de chevaux au galop… telle l’énigme qui charpente le scénario et qui se contorsionne avec virtuosité.
Sans perdre une minute en scènes futiles, le réalisateur immerge le secteur dans un univers où se côtoient fantastique, complot politique et enquête policière. Jamais à court de rebondissements, même des plus illogiques, le métrage foisonne d’effets spéciaux étourdissants et toujours à propos.
Du grand du beau cinéma, celui de sa magie, celui qui sous ses habits de lumière parle à l’intelligence.


1- Ce juge est le héros de plusieurs séries de romans, signées successivement par Robert van Gulik, Eleanor Cooney, Daniel Altieri, et Frédéric Lenormand. Il s’inspire de Di Renjie, né vers 630 et mort le 15 août 700, qui fut par deux fois chancelier auprès de l'impératrice Wu Zetian dont il tempéra, de ses conseils, le régime.

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