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MY NAME IS JOEUn film deKen loachavecPeter Mullan |
1060 Lectures Depuis Le lundi 30 Juin 2014 |
Comment filmer cette étrange alchimie qui transmute des rapports ordinaires en amour ? Comment capter en images cette invisible relation qui s’établit entre deux êtres dissemblables ? En d’autres termes, comment filmer la naissance et l’épanouissement de l’amour ? Comment le saisir sans sombrer dans le pathos, l’exubérance ou l’exhibitionnisme entendu ? Ken Loch semble répondre à cette question par une posture modeste et chaleureuse : sa caméra embrasse et caresse les personnages avec une tendresse infinie, une retenue permanente et réfléchie. Mais il y répond aussi en filmant la vie, ce long fleuve d’apparence tranquille, dont les eaux engloutissent les frêles humains. Comment filmer la vie, ses joies, sa misère ? Comment filmer ces êtres, déclassés, désœuvrés et marginalisés ; ces êtres qui vivent, qui s’embrouillent, qui pleurent… qui s’aiment ? Joe a cessé de boire parce qu’il refusait la violence inhérente à l’alcoolisme. Sarah soigne la misère dans un dispensaire où elle enseigne l’art de la contraception. Joe n’a plus que son prénom comme fierté et une chaleureuse équipe de foot à entrainer. Tous sont au chômage et vivent de la prostitution, de larcins et de la came qu’ils consomment et revendent… Aucun n’a de perspectives ou de point de fuite. La misère est une glu qui interdit toute fuite en dehors du suicide… Et les nervis de la pauvreté veillent les armes à la main, toujours prêts à remettre dans le droit chemin l’agneau égaré. En d’autres termes, à ce que les pauvres n’échappent pas de leurs conditions. Pendant ce temps-là, Ken Loch filme au mieux, au plus juste, au plus sensible… au plus simple parce qu’avec l’espoir rivé à sa caméra, cette classe ouvrière que le libéralisme espère réduire en lambeaux, mais qui a toujours le foot pour affirmer son existence.
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