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LOOKING FOR ERICUn film deKen loachavecEric Cantona |
1400 Lectures Depuis Le dimanche 22 Juin 2014 |
Un soir Eric s’adresse à Eric. Que ferait-il, lui, le plus grand joueur de Manchester United, le King Cantonna, s’il était à sa place ? Que ferait-il pour redresser le cours de sa vie ? Sa vie, aux allures de désastre ; sa vie dont il n’est pas certain de souhaiter qu’elle perdure… Et alors qu’Eric Bishop fixe le poster, grandeur nature, d’Eric Cantonna en lui demandant : « As-tu déjà fait quelque chose dont tu as honte ? » La réponse de celui-ci claque dans son dos : « Et toi ? » A partir de cet instant, de cette apparition improbable, Eric Bishop va reconstruire sa vie, en s’appuyant, en apparence, sur les maximes sibyllines (1) d’un Eric Cantonna à la fierté d’un toréador frenchie, à l’œil narquois et distant (2). Grâce à un montage alterné, qui laisse une part importante à des images d’archives, où chacun revoir avec plaisir les buts « célèbres » du King, le film déroule sa tendresse pour le prolétariat maintenant déconsidéré et méprisé, au point que les penseurs de la modernité nient son existence, lui interdisent de « s'approprie le terrain », à l’inverse d’un Cantonna, doué, fantasque et médiatisé qui pour son retour à Old Trafford trouvait l'opportunité pour Manchester United ! Brusquement, à la suite d’une scène ultraviolente, où la police investit la maison Eric Bishop, la tonalité du film change radicalement. Exit le folklore des réunions entre amis où chacun peut se poster « devant son miroir imaginaire » et, l’espace d’une minute, ou deux, s’identifier à Sammy Davis Jr, Fidel Castro, Nelson Mandela, Gandhi, Eric Cantona ou Frank Sinatra. Exit les séances de remise en forme champêtre, les souvenirs bucoliques… Exit la fiction et l’autodérision, place au réel fictif. Exit l’en-soi, place au pour-soi d’une classe qui un peu plus tôt un peu plus tard reviendra... L’image d’Eric Cantonna cesse de renvoyer à individualiste forcené pour devenir celle du membre d’un groupe, d’une équipe… d’un leader, peut-être, mais qui ne serait rien sans les autres, sans ses coéquipiers (3). Ce coup-ci, la vie d’Eric Bishop change radicalement : la solution à tous les problèmes est collective… Et le film se referme sur une scène jubilatoire de la prise, symbolique et bon enfant, du Palais d'Hiver, plongeant le spectateur le plus réfractaire au soccer dans le doute absolu quant à la pertinence de ses préjugés. 1- « Celui qui sème des chardons récoltera des épines." S'ils sont plus rapides que toi, n'essaie pas de les dépasser. S'ils sont plus grands, ne les domine pas. S'ils sont plus forts à gauche, va à droite. (…)Mais pas toujours. » 2- « Je ne suis pas un homme. Je suis Cantona. » 3- E C- Je savais qu'il était malin, qu'il jouait des deux pieds. J'ai frappé de l'extérieur du pied, à la surprise générale. Il l'a réceptionné et mon cœur a bondi. (…) E B- Et s'il avait loupé ? E C- Tu dois faire confiance à tes coéquipiers. Toujours.
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