Si le cinéma de l’horreur et du fantastique ne manque pas de public dans l’Hexagone, sa production au pays des Lumières peine pour dénicher des talents, des sujets et des moyens, à tel point qu’il convient de ne pas bouder son plaisir lorsqu’un film parait, surtout quand il se révèle aussi jouissif que « Goal of the dead ».
Marier le monde du football et l’univers des zombis c’est respecter les contraintes de l’un et de l’autre :
• Un match de foot se divise en deux mi-temps de quarante-cinq minutes.
• Les zombis modernes ne sont pas les fruits de la génération spontanée, mais le résultat d’une contamination exponentielle.
Benjamin Rocher s’est chargé d’organiser la première période du match, dédiée au surgissement de la contamination.
Après la pause réglementaire de quinze minutes (10 de générique de fin du premier métrage et 5 de générique de début du second métrage), Thierry Poiraud a la lourde tâche de diriger la seconde période de ce match, consacrée à l’affrontement, aux relents footballistiques, entre vivants et morts-vivants.
Le petit village de Capelongue est maintenant aux mains des zombis…
Sam, Cléo et Solène ont réussi à fuir le bar où ils s’étaient réfugiés avant que les morts-vivants ne l’envahissent. Leur fuite les a conduits jusqu’au commissariat, où deux des quatre hooligans du village et le capitaine de gendarmerie se sont barricadés.
Mais la situation, déjà fort délicate, se complique un peu plus pour Sam. Il doit affronter Cléo qui affirme être sa fille ; Solène, journaliste dont il ne se souvient pas, mais qui n’a pas oublié ses indélicatesses ; le capitaine qui n’est autre que son père, père qu’il n’a pas revu depuis une éternité…
Pendant ce temps, Idriss et son agent Marco ont réussi à se cacher dans les vestiaires du stade… mais Idriss ne doit pas seulement se protéger des zombis, il doit aussi se méfier de Marco…
La tonalité humoristique, ébauchée lors de la première mi-temps, est confirmée et approfondie au cours de cette seconde période. Dès le générique, le ton est donné grâce à l’intervention d’un personnage que l’on pensait secondaire, mais qui devient le narrateur passager de cette mésaventure. Et le réalisateur, secondé par des scénaristes farceurs, ne s’arrête pas en si bon chemin. Ils profitent du délire qui s’est installé à l’écran pour dresser un portrait acide des pratiques cyniques en cours dans l’univers du foot. Ainsi, l'agent d’Idriss, que chacun soupçonnait de petites ignominies, se révèle être une ordure finie, capable des pires bassesses, à tel point que lorsqu’Idriss le décapite d’un puissant penalty personne ne regrette sa disparition.
Avec cette seconde mi-temps, la culture footballistique ne s’immerge pas seulement dans l’univers glauque, gore et violent des zombis, elle instaure une distance critique, fruit du décalage entre les dialogues et les situations.
Servi par une bande d’acteurs sublimes, des mouvements de caméra au désordre millimétré, une coloration convaincante et une exploitation éblouissante des décors, « Goal Of The Dead » ne peut que susciter l’enthousiasme de tous : des aficionados de gore, de comédies, d’action, de suspense… de cinéma !
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