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LA FILLE QUI EN SAVAIT TROPUn film deMario bavaavecLeticia Roman |
900 Lectures Depuis Le vendredi 2 Mai 2014 |
Nora Davis, jeune américaine, rend visite à sa tante à Rome. Le jour de son arrivée, alors qu’elle passe seule la nuit au chevet de sa tante, celle-ci décède. Prise de panique, Nora quitte l’appartement pour chercher de l’aide. Mais les rues de Rome ne sont pas sûres à ces heures et un inconnu lui dérobe son sac à main… Et c’est à ce moment-là, qu’encore étourdie, elle est témoin du meurtre d’une femme. Nora sombre dans l’inconscience… Mais au petit matin, lorsqu’un garde la réveille, le corps de la victime ayant disparu, la police met en doute son témoignage. Par l’adjonction de quelques scènes et la substitution d’une bande musicale par une autre, le cinéaste réalisa deux versions de ce film : une, conforme à la commande américaine ; une autre, plus en adéquation à ses désirs et destinée au marché italien. Le résultat de ce jonglage explique, probablement, le caractère indécis de la tonalité générale. Entre comédie et drame, entre épouvante et romance, le film semble hésiter quant à la route à emprunter et ceci d’autant plus que le scénario nébuleux ne le mène qu’à une impasse. Ainsi, les motivations alphabétiques du criminel constitueront, à tout jamais, le trou noir de l’intrigue… Mais là ne réside pas l’essentiel de ce film qui se regarde aujourd’hui encore avec plaisir, comme s’il s’agissait d’une œuvre picturale intemporelle. Et c’est ce qualificatif qu’il convient de retenir puisqu’il donne la clé du mystère de la modernité de ces vacances romaines sous l’œil d’un serial killer. Mario Bava peint le noir à coups de zébrures de lumières aveuglantes ou de contre-jours angoissants, il brouille les apparences sous des sourires enjôleurs ou des plans larges inondés de blanc. Il se joue des ombres portées sur les murs qui ébauchent comme des toiles d’araignées au cœur desquelles se débat une ingénue aux grands yeux plus étonnés qu’effrayés. Beaucoup de critiques désignent, à raison, ce film comme l’acte de naissance du « Giallo » tant il est vrai qu’il en contient tous les éléments : - whodunit. - Sérial Killer. - Crimes à l’arme blanche. - tension sexuelle. Ce dernier point est particulièrement frappant lors de la scène sur la plage. John Saxon ne cède à ses désirs. Il s’avance vers Nora. Le spectateur ne voit que le visage effrayé de la jeune femme, il devine ce qu’elle pense : John est le meurtrier et il s’apprête à la tuer. Désirs sexuels et pulsions meurtrières pourraient donc se confondre… Notons enfin ce qui n’a échappé à personne : la présence de la figure tutélaire d’Alfred Hitchcock dès le titre du film.
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