|
![]()
|
||||
SPILCEUn film deVincenzo nataliavecAdrien Brody |
1382 Lectures Depuis Le jeudi 13 Fevrier 2014 |
Génétique et transgénique ; virus et bactéries… autant de mots en vogue qui transbahutent leur dose de peur millénariste, en plaçant confusément l’humain au centre de la création, en lui permettant de menacer le trône de l’être suprême, celui dont les voies restent tellement impénétrables que le quidam se demande encore pourquoi il a créé un être à son image aussi imparfait. Clive Nicoli (Adrien Brody) et Elsa Kast (Sarah Polley), sont un couple de chercheurs brillants qui ont réussi le tour de force de combiner l’ADN de différentes espèces animales. Le résultat de leurs travaux est une paire de charmant vers blanchâtre qui semble se vouer une passion aussi amoureuse que pacifique et poétique. Décidés, à ne pas s’arrêter en si bon chemin, et contre l’avis de leurs patrons, Clive et Elsa décident d’introduire de l’ADN humaine dans leur future création… Chacun l’aura compris bien avant que ne surgissent sur l’écran les lettres du mot FIN, l’expérience, à l’image de celle qu’avait entreprise Victor Frankenstein à Ingolstadt, se conclura dans le sang et les larmes. Et comment pourrait-il en être autrement lorsque l’on joue avec des briques que seuls les Dieux sont en droit de manipuler, car eux seuls connaissent la façon de les assembler ? Entre le scorpion vertébré aquatique à branchies, dépourvu de nageoires et d’écailles, le vertébré tétrapode aux ailes rétractables et l’hominoïdé femelle à la génitoplastie masculinisante spontanée, leur créature (époustouflante Delphine Chanéac) ne se contente pas de pousser quelques geignements aux sonorités de gong mal huilé, elle développe une appétence sexuelle qui revêt tous les attributs du sexe qui l’habite : femelle, elle joue de son sourire enjôleur pour se faire prendre ; géniteur, il recourt à la force pour prendre. Et c’est ainsi que Clive sera séduit ; et c’est ainsi qu’Elsa sera violée. Au final, « Splice » se révèle tout autre que le sujet qu’il aborde et à mille et mille lieux d’un cinéma trans-filmique ou transgenre, il sert au spectateur une bonne soupière de morale éculée et de sentiments élimés sous un emballage de perversions transgressives, mais mortellement châtiées.
|
![]() |
![]() |
|
|