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MOBIUSUn film deÉric rochantavecJean Dujardin |
1011 Lectures Depuis Le jeudi 16 Janvier 2014 |
Grégory Lioubov, un agent du russe du FSB, utilise Alice, une surdouée de la finance, pour approcher Ivan Rostovsky, un oligarque tombé secrètement en disgrâce. Alice, une agente occasionnelle de la CIA, que le FSB a accrochée, utilise sa situation pour approcher Ivan Rostovsky. Grégory ne sait pas qu’Alice est une agente occasionnelle de la CIA. Alice ne sait pas que Grégory est un agent du FSB Le ruban de Möbius est une surface compacte dont le bord est homéomorphe à un cercle. Autrement dit, le ruban de Möbius n’a ni recto ni verso. En espionnage il correspondrait au parcours d’un agent qui croyant travailler pour le FSB travaillerait en fait pour la CIA. Telles semblent être les trajectoires de Grégory et d’Alice… Autant dire que leur rencontre ne relevait pas de l’improbable, qu’ils ne pouvaient que se renifler, comme le dit Grégory. Et chacun l’aura compris lorsque les fragrances sont soyeuses, l’envoutement est au bout du sentier. Bien plus qu’une histoire d’espionnage à triple tiroir et à multiples agents doubles de leurs doubles ce film se voudrait l’histoire d’une passion amoureuse. Malheureusement, il n’est que l’histoire d’étreintes corporelles interminables saisies en gros plan sur des visages solitaires, pensifs, chavirés ou étonnés. Il est triste de constater que le metteur en scène croit encore qu’il suffit de filmer une femme étouffant quelques sanglots de bonheurs et de mettre à sa bouche une vague allusion aux multiples d’orgasme qu’elle vient de traverser, pour capturer et restituer cet étrange et si inattendu sentiment qu’est l’amour. Cette erreur n’est pas seulement impardonnable d’un point de vue esthétique, elle l’est avant tout d’un point de vue scénaristique. Le film s’alourdit ainsi de longues scènes à inutilité indiscutable qui sont autant de freins à l’exploitation du scénario et aboutissent à un pitoyable bâclage du dénouement. Voilà un film au casting talentueux et au solide scénario qui rate aussi bien son aspect « romance » que son aspect « espionnage ». C’est vraiment rageant !
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