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ALEXANDRE LE BIENHEUREUXUn film deYves RobertavecMarlène Jobert |
5260 Lectures Depuis Le lundi 12 Aout 2013 |
Alexandre n’a pas toujours été le bienheureux. Mais un jour (au terme d’une trentaine de minutes de film, qui valent dix ans de la vie du susdit), il peut (enfin) s’écrier : « Ma femme est morte, je suis libre! Je puis donc dormir tout mon soûl. » (1) Et c’est ce qu’il fera, au grand dam des villageois, durant la demi-heure suivante. Dix ans de dur labeur valent bien quelques semaines de repos ! Quant aux trente dernières minutes du film, il les consacrera à la pêche, à la cueillette des champignons, aux baignades et aux galipettes… Parfaitement servi par un Philippe Noiret bonhomme à qui Yves Robert offre enfin un premier rôle, un Pierre Richard échappé du cinéma muet, une Marlène Jobert plus espiègle que jamais, un Paul Le Person sanguin à souhait et quelques autres pointures du cinéma français, ce film semble « rendre grâce à ce maître en sagesse Qui ne demandait que le droit à la paresse » (2) Les pisse-vinaigre et autres bonnets de nuit feront probablement remarquer le minimalisme du scénario, l’aspect antiféministe de cette fable, l’opulence dans laquelle vit notre cultivateur, opulence qui l’autorise à vivre selon les préceptes de Paul Lafargue (3). Mais qu’importent les fâcheux, répondons-leur tel le Jiminy Cricket d’Alexandre d’un aboiement et ne boudons pas les plaisirs simples d’un rafraichissement cinématographique. 1- En fait, il ne prononcera jamais ces vers rectifiés de Baudelaire 2- LE DROIT À LA PARESSE (G. Moustaki) 3- Paul Lafargue est un socialiste français né à Santiago de Cuba, le 15 janvier 1842 et mort à Draveil le 25 novembre 19111,2. Il est le gendre de Karl Marx et il est surtout connu pour son essai « Le Droit à la paresse » (Wikipédia) « Pour qu’il parvienne à la conscience de sa force, il faut que le prolétariat foule aux pieds les préjugés de la morale chrétienne, économique, libre penseuse ; il faut qu’il retourne à ses instincts naturels, qu’il proclame les Droits de la Paresse, mille et mille fois plus sacrés que les phtisiques Droits de l’Homme concoctés par les avocats métaphysiques de la révolution bourgeoise »
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