Synopsis : En pleine campagne électorale, un inspecteur de police et un garçon de 20 ans sont abattus au cours d’une bagarre par un colleur d’affiches du candidat Lardatte, grand défenseur de l’ordre et de la morale. Le commissaire Vergeat et son adjoint, le jeune et bouillant Lefevre, sont chargés de l’enquête. Mais les policiers se heurtent au mur que dresse le pouvoir politique devant leurs investigations.
« Adieu poulet » est une pièce maîtresse du film policier de l’époque. Sur un scénario et des dialogues (tranchants, cyniques) signés Francis Veber, et offrant un tandem Ventura-Dewaere d’une efficacité redoutable par leurs différences et leur complémentarité, ce film interroge en profondeur la relation établie entre la justice et la politique.
Ici, par ses méthodes et stimulé aussi par le dégoût, Vergeat n’hésitera pas à mettre des bâtons dans les rouages du pouvoir et poser le doute sur le fondement des valeurs prônées. Le discours « faites la justice, à condition de ne pas froisser la politique » revient pour lui à faire une justice accommodante ; une moitié de justice. Aussi, lorsqu’il décidera d’accomplir sa mission sans pour autant trahir ses convictions, il se verra écarté du jeu sous couvert de promotion. Et lorsque les décisions viennent d’en haut, inutile de discuter.
Néanmoins, la pertinence et l’obstination de Vergeat, soutenues par les méthodes non moins subtiles et périlleuses de son associé Lefevre, seront payantes – quitte à risquer gros, mais à sauver l’honneur.
cyril herry
