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A LA RENCONTRE DE FORRESTERUn film deGus Van SantavecSean Connery |
5837 Lectures Depuis Le samedi 24 Fevrier 2013 |
« A seize ans, Jamal Wallace, un prodige du basket-ball, entre par effraction dans un appartement que les rumeurs disent habité par un ermite. Ayant entendu un bruit, il prend ses jambes à son cou et en oublie son sac à dos avec ses livres dedans. L'ermite le lui rend. Mais Jamal constate que les textes qu'il a écrits ont été corrigés et commentés. Celui-ci, intrigué, part à la rencontre du vieil homme, qui s'avère être William Forrester, un célèbre écrivain qui a disparu après la publication de son premier roman. Ce romancier solitaire et asocial a découvert chez Jamal un don pour l'écriture et accepte de lui enseigner en privé l'art de la plume. Au cours de ces leçons particulières, une amitié s'installe entre eux. Jamal se découvre une passion pour la littérature, mais il est bientôt amené à choisir entre poursuivre sa carrière de basketteur et se consacrer pleinement à l'écriture. » allocine.fr Plus de deux heures pour ce film, et que se passe-t-il ? Rien, car tel est la réalité de l’enseignement. Certes, Forrester n’est pas un enseignant, mais il occupe la place du pédagogue, de celui qui va guider le jeune Jamal Wallace sur le chemin de la connaissance, de celui qui va lui permettre qu’éclose son intelligence. Comment ? Au travers d’une correction au stylo à encre rouge, une correction sans concessions (peut-être parce qu’il n’est pas enseignant). Et au refus de dialogue autour de cette correction, Forrester ajoute un devoir supplémentaire, suivi d’une leçon d’écriture. Une leçon basique : pour apprendre à écrire, il faut écrire ; ce qui pourrait se traduire par ces mots : pour apprendre, il faut travailler. « A la rencontre de Forrester » est un des rares films, traitant de « l’enseignement », qui tape juste, qui aborde le sujet avec intelligence et vérité. Ici, le prof ne viole pas son élève, ici une bande de racailles ne terrorise pas le collège, ici une relation amoureuse ne nait pas entre un mineur consentant et un adulte que l’on accusera d’abus de pouvoir. Ici, le scénariste donne toute sa place à l’aspect non spectaculaire de la tache du pédagogue. Ici, l’on touche du doigt les mille petits riens qui feront qu’un jour on les oubliera. Car l’acte d’enseigner ne renferme aucun héroïsme, il est fait d’un sourire, d’un mot, d’une rebuffade, d’une punition, d’un millier d’actes anodins qui, mis bout à bout, fait système, parfois pour le pire, mais souvent pour un meilleur non quantifiable. Mais « A la rencontre de Forrester » est aussi un film et il ne pouvait pas échapper à une spectacularisation de cette invisible action d’éducation. Alors, au-delà du recours à la contraction du temps, il tente de s’assoir sur les caractères et les personnalités hors du commun des personnages, il introduit une dimension anti raciale au propos, tisse une romance autour de l’amitié et s’enracine sur les spécificités du système éducatif made in USA. Mais qu’importe, le résultat est là : « A la rencontre de Forrester » constitue l’un des meilleurs films ayant pour thème l’école.
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