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LE LION ET LE VENTUn film deJohn MiliusavecSean Connery |
6078 Lectures Depuis Le mardi 27 Fevrier 2013 |
Pour Mohamed ben Abdallah el-Raisuni, que beaucoup considéraient comme l’héritier légitime du trône marocain et qui s’adonnait de temps en temps au brigandage, l’événement marquant de sa vie fut son arrestation et son emprisonnement, durant quatre ans, par son cousin et frère de lait Abderramán Abd el-Saduq. Libéré à l’occasion de l’avènement du Sultan Moulay Abd el Aziz, il nourrit un ressentiment grandissant à l’égard des autorités marocaines au fur et à mesure qu’augmentait la soumission du Sultan vis-à-vis des différentes puissances occidentales (Grande-Bretagne, France, Espagne et Allemagne) Son premier fait d’arme anticoloniale fut l’enlèvement de Walter Harris (1) qu’il relâcha contre la libération de plusieurs de ses hommes. En 1904, il kidnappa les expatriés gréco-nord-américains Ion Perdicaris, sa fille et son gendre Cromwell Varley. Ce coup-ci il exigea une rançon de 70 000 dollars. Theodore Roosevelt, candidat à sa réélection, envoya un détachement de navires de guerre au Maroc et déclara « Perdicaris vivant ou Raisuli mort ! » La confrontation entre le gouvernement du Maroc et les troupes nord-américaines fut évitée de justesse. « Le Lion et le Vent » est directement inspiré de cet épisode historique. Oscillant entre le registre de la comédie légère et une sauvagerie omniprésente dans le hors champ, le film alterne des scènes se déroulant de part et d’autre de l’Atlantique. D'un côté, un président en campagne électorale, prompt à manier le fusil tout en rêvant du Far West et en s’identifiant à un grizzli. De l’autre, un Sean Connery idéalisant celui que beaucoup cataloguent comme un nationaliste marocain. Homme de courage et d’honneur (2), mais aussi trancheur de têtes (3). Et le film, aujourd’hui irréalisable (4), emprunte très vite les chemins de l’anti-impérialisme. « Le monde ne nous aimera jamais » déclare le Roosevelt cinématographique avant d’ordonner l’assaut du palais du gouverneur de Tanger. Une escouade de soldats d’opérette traverse la ville au pas de gymnastique. Chacun les observe comme nous les observons, le sourire aux lèvres. Mais brusquement la scène bascule, après avoir paradé, comme lors d’un défilé, ils ouvrent le feu sur des gardes intrigués… l’heure est au massacre ! La politique du coup de force vient de prendre corps sous nos yeux. 1- Le correspondant à Tanger du quotidien anglais TIMES. 2- Une idylle qui serait née entre Raisuni et la « belle étrangère ». 3- Il était connu pour sa cruauté, allant jusqu'à brûler les yeux d'un émissaire marocain avec des monnaies de cuivre chauffées au feu ou rendant la tête d'un autre au pacha dans une corbeille de melons. (Wikipedia) 4- Le film s’ouvre sur l’attaque sanglante, menée par un groupe de cavaliers, en plein quartier européen de Tanger, de la luxueuse villa où résident Eden Pedecaris et ses deux enfants. La demeure est saccagée et les serviteurs tués méthodiquement. La bande repart en ayant pris en otage Eden Pedecaris et ses deux enfants (notons qu’un moment comique vient désamorcer le caractère dramatique de l’attaque)
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