Ce film est probablement de ceux qui permettent d’associer des acteurs à des rôles et d’inscrire profondément des figures dans les mémoires. Gabin en cave légendaire ; Biraud en génie modeste ; Blier en truand maladroit.
Dans un hôtel particulier luxueux, mais censuré par les autorités, un trio bancal met en place un projet de fabrication de fausse monnaie. Le plan se structure assez rapidement, d’autant qu’un des meilleurs graveurs du monde devrait intégrer l’équipe sous peu.
Seulement, la finition du projet ne peut s’effectuer sans l’intervention d’un professionnel. En acceptant de s’engager, ce dernier vient cependant perturber les rêves et pose ses conditions. Ses méthodes exemplaires seront rapidement fructueuses et tout se déroule comme prévu. Enfin, presque…
A mi-chemin entre le polar et la comédie, ce film est un régal du début à la fin, tant pour la performance des acteurs que pour la qualité des dialogues qui, au-delà d’une dérision permanente, n’en demeurent pas moins profondément cyniques.
Par ailleurs, bien qu’elles soient tenues à l’écart des opérations, les femmes (Claire Gansard, Ginette Leclerc, Françoise Rosay) contribuent largement à l’aventure. Chaque profil de personnage au sein de ce film étant indispensable à sa façon, nécessaire au déroulement du scénario et à sa dynamique.
Un grand moment.

cyril herry