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PRESUME INNOCENTUn film deAlan j pakulaavecHarrison Ford |
5039 Lectures Depuis Le dimanche 2 Avril 2012 |
D'évidence Rusty Sabich est pris au piège de son enquête : il a été l’amant de la victime, Carolyn Polhemus. Cette relation ne tardera pas à être découverte, puisque depuis qu’elle a rompu, il lui téléphone fréquemment dans l’espoir de renouer et que le soir du meurtre il lui avait rendu visite, truffant son appartement de ses empreintes. Et les liens de Rusty Sabich avec la victime seront très vite mis à nu, ce qui lui vaudra une accusation pour meurtre. Alan J. Pakula nous plonge, avec sobriété pour un suspense de deux heures, dans les coulisses de la justice grâce à un scénario de Frank Pierson et de lui-même, d'après un roman de Scott Turow. Parfaitement équilibré, le film se découpe en deux parties, l’une étant consacrée à l’enquête, que parsèment des analepses où est décrite la nature des relations qu’entretenaient Carolyn et Rusty et par voie de conséquence la personnalité trouble de Carolyn , l’autre étant dédiée au procès. Brin de paille dans l’océan des trahisons, des vanités et des jalousies, Rusty Sabich traverse les épreuves sans jamais les comprendre. En confiant ce rôle de jouet naïf et faible à Harrison Ford, le réalisateur ne pouvait pas choisir un acteur plus crédible (1). Car, qui mieux que lui sait interpréter le rôle de l’américain moyen emporté dans une affaire qui le dépasse et le submerge ? Mais la véritable force du film est entièrement contenue dans le dénouement, dans le fait que la femme sacrificielle (2) n’est pas celle que nous pensions. Et ce rebondissement a comme conséquence d’étendre la culpabilité à l’ensemble des protagonistes. Rusty Sabich est coupable de faiblesses ; Carolyn Polhemus est coupable de carriérisme ; Raymond Horgan, le supérieur de Rusty, est coupable de dissimulation et de trahison ; le juge est coupable de corruption ; l’avocat est coupable de cynisme ; l’enquêteur qui travaille sous les ordres de Rusty est coupable de dissimulation… Quant aux seuls innocents Nico Della Guardia et son adjoint, Tommy Molto, ils sont coupables de bêtise. Personne n’échappe à la culpabilité, ce en quoi Alan J. Pakula rejoint l’un des thèmes centraux de l’œuvre du maitre du suspense : Alfred Hictchcock. 1- On pense, bien sûr, à Cary Grant-Roger Thornhill. 2- Elle n’est pas seulement coupable, elle est machiavélique !
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