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9 Semaines 1/2Un film deAdrian LyneavecMickey Rourke |
2519 Lectures Depuis Le jeudi 20 Fevrier 2014 |
1986, alors que sur le vieux continent, Emmanuelle entame son avant-dernier opus avec le très dual « Emmanuelle 5 » (1), les USA offrent les écrans à une certaine Elizabeth McGraw, en passe de devenir la nouvelle héroïne de l’héroïsme culinaire. L’idylle se noue en toute simplicité chez un épicier chinois… Un regard, un sourire et c’est un cœur qui chavire. Quelques jours plus tard, un repas dans un restaurant italien, quelques verres de vin, des paroles et des sourires, des draps propres et c’est un corps qui s’offre les yeux bandés (Image 1). Et tel Pygmalion sculptant sa Galatée, John Gray, durant « neuf semaines et demie » (2), modèle Elizabeth McGraw afin qu’elle satisfasse ses caprices sexuels… qui au demeurant n’ont rien d’extravagant et révèlent bien plus de la maison de retraite que de la maison de tolérance. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Comment John pourrait-il être porteur de fantaisies alors que le film n’est qu’une succession de saynètes baignant dans des pénombres que strient des stores à lamelles ou des ventilateurs géants ? Qu’attendre d’original de ces gros plans sur des fragments du corps Elizabeth (Images 15 - 16) parfois ruisselant de pluie, parfois alangui (Images 5 – 19) ou sur son visage radieux, car dévoré par un orgasme ? Mais le pire est ailleurs que dans cette esthétique du contre-jour (Image 10) que le réalisateur exhibe comme s’il s’agissait du paroxysme de l’érotisme et qu’il trompeter à chaque image. Le pire est dans le ridicule qui à chaque instant suinte de l’écran. • Que dire de la scène où John donne la bectée à Elizabeth ? Que le réfrigérateur était bien achalandé, qu’il la trouve trop maigre ou que la symbolique est enfantine ? (Images 2- 3 - 4 ) • Que dire de la scène où, après avoir été poursuivis par quelques homophobes, nos deux fripons baisent sous la pluie et finissent l’affaire allongée sur l’escalier ? Que d’évidence les homophobes n’ont pas mis beaucoup de cœur à l’ouvrage ? Qu’il s’agit d’un reboot de « Singin' in the Rain » ou qu’en matière de galipettes il existe couche plus confortable que de vieux escaliers en pierres ? (Images 6 - 7 - 8) • Que dire de la célébrissime scène ou Elizabeth s’effeuille sous le regard intéressé de John et au rythme de « You Can Leave Your Hat On » qu’interprète Joe Cocker ? Rien si ce n’est qu’il s’agit du climax du film, d’un excellent clip pour boite de nuit à Ibiza. Rien, car on ne saura jamais ce qui, de la chanson ou des images, explique que la scène soit devenue un moment culte. (Images 9 – 11 – 12 – 13 – 16) • Et que dire de tirades aussi originales que : « j’adore ton Cul en forme de cœur » (Image 17) Deux heures (3) après qu’Elizabeth ait acheté des épices au chinois du coin, elle décide enfin de libérer le spectateur en rompant le cercle aliénant (Images 18 - 20) où la maintenait un John au sourire tatoué et c’est le désir en berne que le malheureux regardeur avale sa tisane avant de se glisser dans son lit. 1- « Emmanuelle 6 » verra le jour en 1988 ; elle reviendra en 1993 avec « Emmanuelle Au Septième Ciel » ; la suite de ses exploits se poursuivra ensuite en VHS puis en DVD. 2- Le film est inspiré d'un court roman, moins « glamour », d'Elizabeth McNeill « Le corps étranger » paru en 1979 3- Neuf semaines et demie en temps réel…
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