Sully, qui n’habite qu’à quelques centaines de mètres de la maison de son ex-femme, n’a pas adressé la parole à celle-ci depuis des dizaines d’années et de son fils, dont il ne s’est jamais occupé, il ne sait rien. Il loue une chambre chez son institutrice, Beryl Peoples, travaille au noir, poursuit au tribunal son ancien employeur Carl Roebuck et n’est pas insensible au charme de Toby Roebuck, qui a la moitié de son âge.
Le soir, quand il ne dérobe pas la déneigeuse de Carl, il joue au poker avec lui, son avocat, Rub Squeers, le simplet du village, et quelques autres habitués.

Au cœur de l’Amérique profonde, le film brosse un portrait tendre et émouvant des laissés pour compte de la réussite. Paul Newman campe Donald Sullivan, dit Sully, un splendide loser ronchon et égoïste qui envisage l’avenir avec insouciance. L’adorable Jessica Tandy (1) interprète, sa logeuse, une vieille dame digne et débordante d’affection envers Sully, qui fut l’un de ses élèves. Bruce Willis, est convaincant dans le rôle du patron cynique et coureur, pendant que Melanie Griffith, charmante à souhait, interprète sa femme. Pruitt Taylor Vince investit le personnage du boniface qui se veut l’ami unique de Sully et pique une crise de jalousie lorsque Peter Sullivan (Dylan Walsh), récemment sans emploi et sur le point de se séparer de sa femme, rejoint son père.
Et au cœur de cette Amérique profonde, la vie passe comme elle passe pour tout un chacun, pour tous ceux qui appartiennent « aux vraies gens », c'est-à-dire sans matière à cinéma, mais avec des moments de tristesse et de joie, des occasions manquées et des regrets… mais ici toujours avec humour.



1- Il s'agit de son dernier film. Atteinte d'un cancer, elle décédera quelques mois avant la sortie du film.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jessica_Tandy

L A