Ceux qui perdront de vue que ce film est un préquelle à la série télévisée éponyme ne verront dans ce métrage qu’une daube sibylline (1). Les autres, au terme de 135 minutes harassantes (2), jugeront peut-être le plat quelque peu avarié.

Mais reprenons dans un semblant d’ordre.

Le film s'ouvre sur la découverte du corps de Teresa Banks, une blonde délavée. L’agent fédéral, qui mène l’enquête, disparait mystérieusement… et l’agent Cooper, qui lui succède, se révèle aussi impuissant à découvrir l’assassin qu’à expliquer la disparition de son prédécesseur. Tout au plus se contente-t-il de prophétiser que dans peu de temps un nouveau meurtre se produira…
Et nous voilà un an plus tard, dans le sillage de la blonde Laura Palmer durant les sept jours qui précèdent son meurtre.

Entre cocaïne, alcool, sexe, violence et onirisme, nous plongeons dans un univers imagé que la logique narrative a déserté au profit d’un tombereau de symboles aussi enfantins que grandiloquents.
Car au final, ce fatras coloré et parfois inaudible se résume à bien peu de chose, à la recherche effrénée du plaisir sexuel par une blondasse défoncée et couvée par l’œil incestueux d’un père azimuté.

Mais laissons les derniers mots aux professionnels de la critique :
« Tel un savant rendu fou par la certitude de son génie, Lynch confectionne désormais ses films comme le docteur Frankenstein sa créature : de petits bouts disparates, cousus à la hâte avec de grosses ficelles. » Télérama, 4 juin 92



1- D’aucuns affirment que l’on ne peut comprendre ce métrage si l’on n’a pas vu la série.

2- Wikipédia nous apprend que le métrage a été allégé d’une 60 de minute ! Mais peut-on faire confiance à Wikipédia ?

L A