Un groupe d’activistes opposés à la guerre du Vietnam, expression barbare de l’impérialisme, décide, pour faire entendre sa voix, de prendre les armes et de passer dans la clandestinité. Et les attentats se succèdent jusqu’au jour où, lors d’un braquage, un homme est tué.
Ce « dérapage » marque la fin des Weather Underground. Le mouvement est dissout et les militants se séparent.

Mais quarante ans plus tard, les fantômes du passé ressurgissent dans la vie de chacun d’eux.

Sharon Solarz, l’une des membres des Weather Underground est appréhendée par le FBI… à la suite de cette arrestation, un petit journaliste de province, à la recherche d’un scoop, découvre que Jim Grant, un avocat respecté de tous et père d’une fillette, était l’un des Weather Underground ayant participé au braquage.
Afin de tenter de se disculper des accusations de meurtre, Jim Grant n’a pas d’autre choix que de fuir.

La guerre du Vietnam, des troubles politiques qu’elle engendra aux USA, la constitution de groupes prônant la lutte armée ne constituant pas le véritable sujet du film, Robert Redford se contente d’évoquer ses faits, évitant ainsi que le scénario ne s’égare ou se transformant en une leçon d’histoire entachée de nostalgie.
Robert Redford ne s’intéresse qu’au devenir de ses milliers de militants qui, à la fin des années 60, affrontaient la police, portés par la seule force de leurs convictions politiques que cristallisait leur refus de la guerre du Vietnam.
Car ses milliers de jeunes doivent constituer aujourd’hui une fraction importante de la population des USA et si tous n’ont pas été liés à des groupuscules prônant et pratiquant la guérilla urbaine, tous hurlaient leurs idéaux.
Et les scènes où les visages se détachent d’un fond noir illustrent à merveille la volonté de beaucoup d’entre eux d’oublier le passé.
Mêlant avec adresse polar et film engagé, « Sous Surveillance » atteint sa cible : faire de chacun un être humain, avec un passé et, peut-être, un avenir que rien ne présage.

L A