|
|
||||
Le Livre D EliUn film deAlbert Et Allen HughesavecDenzel Washington |
1181 Lectures Depuis Le mercredi 14 Decembre 2011 |
Mais que contient ce livre d’Eli ? Le grand fatras post-thermonucléaire ! Un homme marche seul, droit devant, cap à l’Ouest, sous des cieux bibliques. Plus tard, il cheminera sous ces mêmes cieux d’estampe religieuse en compagnie d’une femme. Tout n’est que poussière, ruines et désolation. Tout n’est que dangers, sauvagerie, hordes et cannibalisme. En un mot, tout n’est que néant ! Car au commencement « La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. » Et tout l’enjeu consiste à s’accaparer cet esprit de Dieu ou du moins de sa parole puisque tel est le livre que transporte Eli, D'Est en Ouest, dans un road movie pédestre qui se clôture sur l'île d'Alcatraz, métamorphosé en imprimerie du souvenir pré-apocalyptique. A ce fourbi scénaristique, qui se résume à la marche en avant d’un Eli, Roi mage que guide la parole divine, et que tente d’entraver le big boss d’une cité fantôme, sorte d’ange déchu en partance pour l’enfer, répond en écho le bric-à-brac des images. Tantôt à deux doigts d’un Mad Max, de « Au-delà du dôme du tonnerre », tantôt d’un Robin des Bois à l’âge des ralentis numériques ou d’un samouraï plus rapide que Lucky Luke, l’imperturbable Eli affronte les avanies de la vie, qu’elles soient féminines où sanguinairement punks. Quant à nous, pauvres spectateurs égarés dans ce chaos, rien ne nous est épargné, ni le théâtre d’ombres, ni le saloon d’un western dit spaghetti, ni une Marie la Magdaléenne version malvoyante, ni les cavalcades en voitures blindées, ni la tentative de viol d’une apprentie apôtre par une meute de brutes aux visages nécrosés, ni une halte chez des anthropophages démunis d’« Arsenic et vieilles dentelles », ni le mitraillage hollywoodien d’une masure en bois hérité au milieu de nulle part, ni l’image rassurante d’un vieillard à la chevelure blanche. Mais le cinéma n’est pas que scénario et images, il est aussi musique et parfois dialogues. Du côté des dialogues, se sera sibyllin ou biblique, par contre, en ce qui concerne la musique, place aux intonations sacrées et aux intertextualités orchestrales. Et c’est ainsi que nous aurons droit à quelques notes de « Il était une fois dans l'ouest » ou de « Il était une fois en Amérique ». Vous qui regardez ce long métrage de une heure cinquante-huit minutes, ne perdez pas espoir, car le pire est à venir, comme une annonce d’un « Livre d’Eli II ». Espérez seulement qu’au cours de ce prochain opus soit enfin révélé le mystère qui entoure l’identité du fournisseur de lunettes de soleil de ce monde post-flash.
|
|