Alex (Jane Fonda), une actrice qui n’a connu qu’une gloire éphémère, se réveille dans un lit où git le corps d’un homme lardé de coups de couteau. Victime d’un trou de mémoire subséquent à une trop grande absorption d’alcool, elle est incapable de se souvenir comment elle a abouti dans ce loft inconnu.
Son ex-mari, qu’elle contacte, lui conseille de se rendre à la police. Mais, ayant déjà été condamnée pour coups et blessures lors de l’une de ses nuits de beuverie, elle préfère fuir et tente en vain de trouver une place dans un avion… Elle quitte l’aéroport en catastrophe et ne doit son salut qu’à une rencontre fortuite avec un inconnu serviable, Turner (Jeff Bridges) qui se révélera être un ancien inspecteur.
De retour dans le loft, elle décide d’effacer toutes ses traces…

Ce métrage (1) qu’inaugure une séquence-choc, la découverte du cadavre, et que suit la fuite visuellement convaincante d’Alex (2) se délite aussitôt après ces deux moments. Et le spectateur doit patienter la quarantième minute pour qu’un rebondissement vienne l’extraire de sa torpeur, torpeur où il replonge immédiatement jusqu’à la quatre-vingtième minute.
Au-delà des invraisemblances inévitables, puisque consubstantielles au cinéma, au terme de la projection, une question demeure sans réponse :
Quel est le sujet de ce film ?
S’agit-il d’une plongée dans le milieu du show-business ?
S’agit-il d’une escapade au royaume des alcooliques repentants ou intempérants ?
S’agit-il d’un voyage initiatique vers la sobriété et l’amour ?
S’agit-il d’un polar néo-classique, d’une comédie légère ou d’un suspense ?
En fait, il s’agit tout ça à la fois, c'est-à-dire, finalement, de peu de choses (3) et de beaucoup de longueurs.




1- Premier film que Sidney Lumet tourne sur la côte Ouest.

2- Filmée en plan très large et très loin ; Alex longe de hauts murs colorés sous un ciel lumineux. Autant dire qu’elle est peu de choses…

3- Et ceci d’autant plus, que l’identité du meurtrier s’impose très vite comme une évidence.

L A