Après avoir « lancé » la série, devenue mythique, des Lemmy Caution, personnage créé par l’écrivain Peter Cheyney, Bernard Borderie tente de réitérer l’aventure avec le personnage du Gorille, né sous la plume d’Antoine Dominique.
En travailleur honnête et consciencieux, il fait appel à un jeune acteur, au physique adéquat, pour interpréter ce rôle de barbouze. Et force est d’admettre que ce choix fut des plus judicieux tant l’acteur semble fait pour ce personnage, auquel il insuffle d’ailleurs une bougonnerie naturelle qui n’est pas dénuée d’humour.

Géo Paquet, dit « le Gorille », doit infiltrer une bande de trafiquants de devise qui profite de la combine pour vendre des secrets militaires à une puissance étrangère.

Autour de cette amorce de scénario, le metteur en scène met en place une intrigue qui allie la simplicité à la complexité et qu’agrémentent quelques rebondissements certes légers, mais efficaces. Et c’est avec maitrise qu’il nous entraine dans ce monde interlope des espions et des officines parallèles.
Certes ce gorille peut paraitre quelque peu désuet, tant nous sommes habitués à des espions plus explosifs et plus sollicités par les gentes demoiselles, mais il permet de combler une paire d’heures agréablement.
Deux ans plus tard, Bernard Borderie tentera de ressusciter le personnage avec « La valse du gorille », malheureusement Lino Ventura refusera d’endosser de nouveau le costume du barbouze. Et comme l’avait prédit Alphonse de Lamartine :
« Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé »


L’aventure cinématographique du Gorille prendra fin au terme de trois apparitions, en 1962, avec « Le Gorille a mordu l'archevêque » de Maurice Labro.

L A