Il en va des films comme du réel : rien ne leur interdit d’être protéiforme

• Un dangereux serial-killer assassine tous les quidams qui croisent sa route. Une équipe hétéroclite de gentils justiciers le pourchasse et l’élimine. Et voila le canevas d’un thriller de facture classique.
• Dévorée par une souffrance infinie qui la poursuit jusque dans les rêves, une femme réduit en débris sanguinolents tous ses congénères. Et voila le scénario d’un film gore à la posologie sobre.
• Une femme, possédée par un besoin irrépressible de maternité, bondit sur la gent masculine plus vite qu’une sauterelle, dans le seul but de se planter une quéquette dans la moule. Et voila l’intrigue d’un porno de formule académique.
• Sous la direction du docteur Xavier Fitch, une équipe de scientifiques introduit dans un ovocyte de l'ADN extraterrestre. L’alien, auquel ils ont donné vie, s’enfuit du laboratoire avec l’intention de coloniser la Terre. Et voila le gimmick d’un film de science-fiction d’aspect alléchant.

Mélangez fortement ces quatre ébauches, « Au shaker, pas à la cuillère. », et vous obtenez « La mutante », un film soft en tout, un thriller poussif, une bluette gore, un marivaudage porno, le premier volet d’une saga d’un Alien, nouvelle génération.
Pour autant, peut-être parce que chaque facette du film masque les faiblesses de ses insécables éléments –et réciproquement- « La mutante » reste un film, qui sans être véritablement jouissif, n’en est pas moins agréable.
À moins que ce plaisir ne soit consubstantiel à la plastique de Natasha Henstridge, dont il s’agissait là du premier film.

L A