Une pièce de monnaie a deux faces, différentes et opposées…

L’un casse au moindre choc, l’autre est incassable.
L’un connait son mal, l’autre ignore sa force.
L’un recherche la vérité dans les comics, l’autre dans ses dons de télépathie.
L’un est le fils de sa mère qui l’aime, l’autre est le père d’un fils qui l’admire.
L’un cherche l’autre, pendant que l’autre ne cherche qu’à fuir les interrogations que soulève l’un.
L’une est le Mal, l’autre sera le Bien.

Après avoir réalisé « Sixième sens », film aux accents fantasmagorique qui connut un énorme succès, M. Night Shyamalan récidivait avec ce film en forme de chemin initiatique qui conduisait Bruce Willis au stade du super-héros indestructible.

Les esthétiques visuelles et sonores, qui se répondaient, semblaient constituer un terreau propice à un climat où l’interrogation métaphysique servait de fil conducteur à l’intrigue. Entre lenteur, ralentis et filtres bleutés, le film paraissait avancer jusqu'à un dénouement à la hauteur du projet.
Malheureusement, treize ans après sa sortie, « Incassable » dévoile sa véritable nature. Il ne s’agit, en fait, que d’un banal fatras d’inepties et autres platitudes travesties en pensées insondables par le jeu de l’image.
Quant au dénouement, s’il reste à l’image du film, c’est au regard de sa véritable nature : un objet à deux faces, telle la pièce de monnaie, tel le sujet même du film.

L A