Pour son escapade au pays de l’oncle Sam, Mathieu Kassovitz se frotte au thriller fantastique avec dans le rôle phare la dernière des James Bond Girls, la sculpturale Halle Berry.
Accusée du meurtre de son mari, un crime dont elle ne garde aucun souvenir, une psychologue aguerrie se retrouve enfermée dans l'institution psychiatrique qui l'emploie...
Après une introduction qui accumule les poncifs afférents au genre, nuit sans lune, pluie intense, ciel zébré d’éclairs, le spectateur, pressentant depuis quelques minutes que le pire guette Miranda Grey, n’est pas surpris lorsque sa voiture, au sortir d’un pont, croise la dame-blanche plantée au milieu de la route déserte.
Si la suite du métrage, faite de plans hachés, saccadés et improbables, de gros plans sur le visage ravagé de Miranda Grey ou son œil apeuré, de cut au noir ou de REW, plonge ce susdit spectateur dans la perplexité, il ne l’immerge pas dans un océan de suspense, d’angoisse et de surprise, tant il semble évidant que Miranda Grey est innocente du meurtre dont on l’accuse, tant se dessine assez vite une explication, certes irrationnelle, mais une explication tout de même, aux avanies qui l’accablent.
Mais passant outre cette légère faiblesse, le spectateur suit avec intérêt les tribulations de la malheureuse, visiblement dotée d’un sixième sens, dans cet univers gris métal où les néons clignotent entre deux apparitions d’une morte qui réclame vengeance.

L A