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Cinquante Nuances De GreyUn film deSam Taylor-woodavecJamie Dornan |
1076 Lectures Depuis Le vendredi 27 Fevrier 2015 |
Ce film connait un destin qui, s’il n’est pas véritablement extraordinaire, échappe à celui de la majorité des métrages. Avant même sa sortie, les studios annonçaient leur volonté d’adapter l’ensemble de la trilogie de la Britannique E. L. James (1). Chacun en conviendra : voilà qui est peu banal ! Mais qui s’explique, peut-être, par la nature même de l’objet qui se dissimule sous les images glamours ? Anastasia Steele, 22 ans, étudiante et vierge de son état tombe raide dingue de Christian Grey, jeune PDG, milliardaire et adepte du BDSM. Christian Grey, séduisant et mystérieux succombe au charme contenu d’Anastasia Steele venu l’interviewer en remplacement de sa colocataire. Anastasia Steele, vendeuse occasionnelle dans un magasin de bricolage, est médusée de voir Christian Grey débarquer dans la boutique pour faire quelques emplettes… corde et bande adhésive toilée plastifiée… Anastasia Steele, 22 ans, étudiante et vierge de son état, est frappée de stupeur lorsque Christian Grey, jeune PDG, milliardaire, séduisant et mystérieux, pousse la porte de la chambre rouge, véritable salle de jeu pour aficionado du BDSM. Et le métrage, sorte de romance sur fond de requiem, accumule les images propres et fragmentaires d’un bondage stylisé et soyeux (2) où les liens colorés et les cravaches de cuir caressent la peau dans de longs moments extatiques (3). Loin des plans chirurgicaux, propres aux sites spécialisés, ces « Cinquante nuances… » ont au moins le mérite de poser le problème en termes limpides, c'est-à-dire sous la seule forme compréhensible pour le Capital : un contrat de type commercial, aux termes duquel Anastasia Steele s’engage à devenir la soumise de Christian Grey qui, pour sa part, accepte de ne pas utiliser certains sextoys (4)… En d’autres termes, au cœur de ces « … Grey » se dresse la Marchandise (5) sous sa forme épurée, c'est-à-dire l’une des multiples métamorphoses de la susdite Marchandise, celle qui revêt l’aspect de la barbaque chez le boucher et du met raffiné chez le traiteur, puisqu’en dernière analyse la pornographie est à l’érotisme ce qu’un abattoir est à une épicerie fine. 1- « Cinquante nuances de Grey », « Cinquante nuances plus sombres », « Cinquante nuances plus claires » 2- Autant de saynètes qui n’enflammeront que l’imaginaire d’un moine vivant reclus et ayant fait vœu de silence… 3- A l’exception des cinq dernières minutes. 4- A la manière du cinéaste, qui a picoré quelques scènes « érotiques », parmi la masse de celles qui peuplent le roman, éliminant ainsi la célébrissime scène du tampon… 5- Marchandise qui ne se décline pas uniquement en livres et en films, mais aussi en produits dérivés, c'est-à-dire en une gamme de Sextoys.
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