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Caroline ChérieUn film deRichard PottieravecMartine Carol |
631 Lectures Depuis Le vendredi 17 Septembre 2016 |
14 Juillet 1789. Caroline de Bièvre, 16 ans, aurait dû fêter son anniversaire, mais c’est en l’honneur du possible mariage de sa sœur avec Gaston de Sallanches que l’on donne une fête. Gaston de Sallanches qui sort d’une bacchanale nocturne délaisse sa promise et, cherchant un endroit calme pour dormir, se réfugie dans le grenier ou Caroline à coutume de tromper son ennui. La belle le surprend dans les bras de Morphée… et alors qu’elle l’observe, celui-ci, à demi conscient, la prend dans les siens… et Caroline se relève femme et éperdument amoureuse… Afin d’échapper à la tourmente révolutionnaire qui secoue le pays Caroline est envoyé dans couvent, mais en chemin sa calèche est prise d'assaut par les émeutiers. Profitant de leur inattention, elle parvient à fuir… Désemparée, elle court se cacher chez Gaston de Sallanches. Malheureusement, celui-ci est en galante compagnie ainsi qu’en délicate posture. En désespoir de cause, Caroline épouse Georges Berthier, un partisan de la monarchie constitutionnelle. Mais le vent de la révolution souffle de plus en plus fort et Georges Berthier est arrêté. Sans protection, Caroline n’a d’autre choix que de fuir à nouveau… Et ainsi de suite jusqu’au 10 thermidor de l’an II En ce temps-là, le cinéma se déclinait en noir et blanc, dans les décors de studio. Et sous un objectif quasi fixe, les acteurs se mouvaient en lançant leurs répliques empreintes de théâtralité (1). En ce temps-là, les costumes étaient stricts et les manières bonnes, même si le double sens courait parfois tout au long du scénario. Richard Pottier se conforme à quelques-unes de ces règles et c’est ainsi qu’il plante sa caméra au milieu de décors particulièrement soignés comme celui du grenier où Caroline de Bièvre aime à se réfugier, celui de la Conciergerie où les aristocrates attendent leur exécution ou celui de la clinique du docteur Belhomme où moyennant finances les citoyens à particule échappent à la guillotine. Malheureusement, lorsqu’il tente d’échapper aux intérieurs et qu’il s’aventure dans des extérieurs, sa caméra manque cruellement d’agilité pour fixer l’action. Ceci explique peut-être en partie qu’il ait préféré substituer à ces scènes des gravures que commente une voix off. Par contre, en ce qui concerne les sous-entendus, le métrage est des plus explicites. Ainsi, aucun doute n’est possible quant à la mésaventure que traverse Caroline quand un individu, au prétexte de la sauver d’une imminente arrestation, la conduit dans une grange, de même le spectateur devine sans peine ce qu’observe ce révolutionnaire lorsqu’il plonge sa tête sous les draps de Mme de Coigny alors que celle-ci dissimule sa quasi-nudité. Quant aux costumes, Martine Carol ne semble avoir enfilé les siens que pour mieux mettre en valeur ses seins… Et voilà la raison qui valut à ce métrage un succès populaire (2) : des décolletés en balconnets, une scène d’effeuillage drapé d’une ombre pudique (3), mais explicite et un sein fugacement dévoilé par un adroit coup d’épais. Autant d’audaces qui firent oublier le parti pris pro aristocrates du propos et hissèrent Martine Carol au rang de sex-symbol, statut qu’elle conserva jusqu'à ce qu’en 1956 Dieu ne créa la femme… 1- Scénario : D’après le roman éponyme de Cécil Saint-Laurent Adaptation et dialogues : Jean Anouilh 2- Le film eut deux suites, toutes deux réalisées par Jean-Devaivre : • Un caprice de Caroline chérie en 1952, avec Martine Carol, Jacques Dacqmine et Jean-Claude Pascal • Le Fils de Caroline chérie en 1954, avec Jean-Claude Pascal (dans un rôle différent que celui qu'il interprétait dans l'opus précédent), Jacques Dacqmine, Sophie Desmarets, Magali Noël et Brigitte Bardot... mais sans Martine Carol. Il eut droit également un remake en 1967-1968 (Caroline chérie), avec France Anglade dans le rôle-titre. 3- Pour la scène de nu, Martine Carol fut doublée par Nadine de Rotschild.
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