Un camion transportant des fûts déverse une partie de son chargement dans un virage.
Quelques jours plus tard, Claire Roussel se rend au chevet de Pierre, son ex-mari, qui vit dans un petit hameau de la région lyonnaise. L’homme, fiévreux, grelotte de froid et est pris de vomissements. Subitement il se met à pleuvoir… de l’essence. Et le village se transforme en brasier…
Pour les autorités l’explosion d’un camion d’essence serait la cause de drame. Mais Claire qui est la seule survivante de l’incendie sait que ce n’est pas vrai :aucun camion n’a explosé ; elle a aperçu alors qu’elle fuyait d'étranges individus équipés de combinaisons intégrales et armés de lances-flammes.
Jeff Montelier, qui travaille pour une société de recouvrement de créances, insensible au drame, contacte Claire. Elle s’était portée garante des crédits de son ex-mari. Or, des traites de sa voiture restent impayées. Elle le chasse !
Mais voilà que le patron de Jeff l’informe que la dette a été épurée.
Intrigué Jeff décide d’enquêter, ce qui lui vaudra d’être licencié, mais le rapprochera de Claire…

Cette adaptation du roman de Georges-Jean Arnaud « Brûlez-les-tous ! » (1978, Fleuve Noir), si elle souffre d’un déploiement de moyens minimaliste et d’une mise en scène quelque peu étriquée, rend palpable la puissance étouffante des services de l’Etat. Quoi que fassent Claire ou Jeff, la machine invisible et omniprésente de ceux-ci neutralise leurs démarches. Surveillés en permanence, ils sont impuissants face aux lobbys industriels qui infiltrent l’appareil d’Etat. Et, tels des poissons dans un bain de dioxine, ils ne peuvent qu’étouffer et disparaitre.
Ici point de scandale qui éclate au grand jour, ici les lanceurs d’alerte sont vaincus sans que personne ne soupçonne leur combat. Et le dénouement du métrage s’il semble dire que la justice et la vérité triomphent il le dit en toute ambiguïté, une ambiguïté qui dissimule peut-être un dénouement caché aux couleurs de l’enfumage…

L A