Le MacGuffin est un prétexte au développement d'un scénario.
Selon le Oxford English Dictionary, Hitchcock l’a défini lors d'une conférence donnée en 1939 à l'université Columbia : « Au studio, nous appelons ça le MacGuffin. C'est l'élément moteur qui apparaît dans n'importe quel scénario. Dans les histoires de voleurs c'est presque toujours le collier, et dans les histoires d'espionnage, c'est fatalement le document. »

Avec « xXx : Reactivated », troisième métrage de la franchise 3X, le MacGuffin revêt la forme d’un boitier électronique qui permet de contrôler la trajectoire de tous les satellites militaires. Mais il ne se contente pas de prendre forme, il s’abstrait immédiatement de celle-ci pour accéder au monde de l’Idée. Il n’est plus un objet matériel, mais l’Idée de cet objet. Cette dématérialisation du MacGuffin n’est pas sans conséquence quant au scénario qui, de ce fait, se hisse, à la force de la testostérone, jusqu’aux cimes que seules peuplent les idées.
Gentils et méchants ne sont plus, seul subsiste le concept, concept rotatif qui s’applique tantôt aux uns tantôt aux autres.
Des mitraillages, parachutages, carambolages, combats à mains nues, bonds, cabrioles et gaudriole, il ne reste à l’écran que le noumène, si cher à Kant.

Compte tenu de son rapport au réel, « xXx : Reactivated » constitue une œuvre philosophique maitresse, tant elle interroge le sens des choses, qui ravira les esprits fun gorgés de DB et de pop.

L A