Lors du générique d’ouverture, un carton nous annonce que ce film s’inspire d’un fait réel survenu aux États-Unis
« Le 15 mai, le train CSX 8888 quitte la gare de Walbridge sans son conducteur et parcourt 106 kilomètres dans le nord-ouest de l’Ohio. Deux des wagons lâchés à toute allure sont remplis de milliers de litres de phénol liquide, un composant chimique ultratoxique. Pendant deux heures de temps, le train roule à 75 km/h, jusqu’à ce qu’un autre train puisse s’accrocher à la machine folle et le freiner. Une fois que la vitesse du train atteint les 17 km/h, un employé réussit à monter à bord de l’engin et à le stopper juste avant la ville de Kenton dans l’Ohio. L’enquête de la FRA (Federal Railroad Administration) a conclu que l’accident n’était pas dû à une défaillance technique, mais bel et bien à une erreur humaine. Le conducteur du train n’a pas respecté la procédure lors de ses manœuvres de rangement, il a quitté la locomotive en mouvement, a activé le système de freinage de secours bien qu’il ne soit pas adapté à la faible vitesse et a utilisé le frein pneumatique à tort. L’accumulation de toutes ces négligences aurait pu causer la pire catastrophique ferroviaire des États-Unis. »
A la lecture de ce compte rendu, publié sur le site www.20min.ch, on s’aperçoit qu’en fait ce film constitue une fidèle transcription de cet incident.
Filmé, tel un documentaire sur la vie du rail, « Unstoppable » atteint quasiment son objectif : clouer le spectateur sur son fauteuil durant 90 minutes. Film catastrophe, sans catastrophe, il allie, durant les premières quarante cinq minutes, la sobriété de l’action, qui se résume à une course poursuite entre deux trains, à une critique allusive du Capital et à une ode à l’expérience tranquille des anciens, le tout sur fond de géométrie rectiligne.
Malheureusement, lorsque vient l’heure du dénouement, les parallèles s’effacent au profit des courbes et de la force centrifuge. Le train se cabre et ce mouvement incongru dessine sur le visage des spectateurs un sourire empreint de scepticisme.
Brusquement les poncifs des films-catastrophes envahissent l’écran : Frank Barnes et Will Colson, respectivement conducteur de locomotive et chef de train, entreprennent des acrobaties aussi hasardeuses que fictives. L’un s’accroche entre deux wagons, l’autre court sur les toits de ces derniers. Et pendant que celui-ci s’immobilise sur un des toits, l’autre saute sur le plateau d’une camionnette lancé à grande vitesse.
De l’arrière du train fou, à la locomotive de celui-ci, en passant par la camionnette : Will Colson stoppera le train. Rien de bien nouveau sous le soleil des catastrophes…

L A