Après un détour musclé par les temps jadis, ce deuxième volet des aventures de la diaphane Selene renoue avec les fils de l’intrigue à l’instant précis où les avait abandonnés le précédent opus.

• Selene a tué, d’un coup de sabre chirurgical, l’infâme Viktor
• Le traitre Kraven a réussi à fuir et a regagné le manoir.
• Le sang du lycan Singe s’est rependu dans le dortoir des anciens et a coulé le long du sarcophage de Markus

Et nous voilà au cœur d’un drame familial que hantent les cadavres dissimulés dans les placards.
Mais essayons de nous orienter dans ce labyrinthique arbre généalogique.

Alexander Corvinus eut trois enfants
• Markus vampire à la suite d’une morsure de chauve-souris
• William, frère jumeau de Markus, devint lycan à la suite d’une morsure de loup
• Quant au troisième, il est l’ancêtre de Michael
Markus offrit à Viktor, seigneur de la guerre vieillissant et mourant, l’immortalité.
Et au XIIIe siècle, l’armée des vampires, que dirigeaient Markus, Viktor et Amelia, captura le sanguinaire William, l’emprisonna dans un sarcophage avant de le jeter au fond d’une prison perchée au sommet d’une montagne inaccessible.
Pourquoi Viktor extermina-t-il la famille de Selene ? Parce que c’est son père qui construisit la prison et qu’il convenait d’effacer toutes traces afin que personne ne libérât l’immonde monstre.


Vous avez compris l’embrouille ? Pas vraiment ? Rassurez-vous, cela n’a pas d’importance, puisque l’on peut très bien suivre ce film en n’ayant rien compris aux tenants et aboutissants de l’intrigue, finalement superfétatoire. L’enjeu est ailleurs. Il est, comme pour le précédent opus, visuel, et ceci d’autant plus que le nu pointe son charmant museau parmi quelques métamorphoses, véritable mimographie autour d’un Hulk velu, grimaçant et salivant à grands flots.
Tous ceux qui avaient été séduits par la parfaite silhouette longiligne moulée en latex noir de Selene se réjouiront de ses chorégraphies meurtrières et barbares lorsque se couche le soleil et ne pourrons qu’être attendris en la voyant donner son sang à Michael au moment où, le plus sanguinaire des vampires, une sorte d’Alien assoiffé d’hémoglobine, le met à mort, avant de tuer son père au terme d’un discours mystique.
Dans cet univers noir et blanc tacheté de rouge sanguin où les affrontements relèvent du cut nerveux ou de l’image fragmentaire, les admirateurs des justaucorps anthracite ne pourront que se pâmer lorsque la goule défera sa gaine-combinaison pour une pudique pause amoureuse.
A la différence de la plupart des sagas où les actrices se rhabillent au fur et à mesure des épisodes, il semblerait que le réalisateur est ici pris le contrepied de cette règle.
Mais attendons le troisième volet des aventures distractives de Selene pour répondre à cette délicate interrogation.

L A