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Un Singe En HiverUn film deHenri VerneuilavecJean Gabin |
1497 Lectures Depuis Le dimanche 15 Septembre 2019 ![]() |
Juin 1944. Lors d'un bombardement, Albert Quentin (Jean Gabin), ancien fusilier marin en Chine, propriétaire de l'hôtel Stella dans le village de Tigreville, sur la côte normande aux environs de Deauville, promet à sa femme Suzanne (Suzanne Flon) de ne plus boire s’il sortent vivants de la guerre. Et la promesse est tenue durant les quinze années qui suivent. Mais un soir, un mystérieux voyageur s’installe à l’hôtel. Le jeune homme, Gabriel Fouquet (Jean-Paul Belmondo) à peine arrivé file au bistrot le plus proche où, l’alcool aidant, il évoque ses souvenirs de corrida et de flamenco… Que vient faire Gabriel Fouquet à Tigreville ? Il vient chercher sa fille Marie, pensionnaire dans l’établissement que tient Mme Victoria. Mais avant il lui faut trouver le courage… le courage d’aller de l’avant, d’oublier ses déboires sentimentaux. Albert Quentin, rêvant du Yang-Tsé-Kiang, et Gabriel Fouquet rêvant d’Espagne, vont s’évader dans l’ivresse jusqu’à la cuite finale… explosive et flamboyante. L’un n’a d’avenir qu’à ressusciter ses souvenirs, l’autre n’a de souvenirs que pour retarder l’avenir. Et le plus beau moment du film, le plus émouvant, ne dure qu’une paire de minutes, en lisière de la fin, lorsque l’un et l’autre acceptent cet état de fait (1). Cette adaptation d’un roman éponyme d’Antoine Blondin, suscita aussi bien l’éloge que la réprobation de la critique. Ainsi dans France-Soir Robert Chazal écrivit « On se doutait bien que la rencontre, dans le même film, de Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo ne pouvait être extraordinaire. Mais le résultat dépasse toutes nos espérances. Un singe en hiver est une réussite complète ». Quant à Claude Mauriac du Figaro Littéraire, il salua le film en ces termes : « le miracle, c’est que Belmondo recrée plus encore Antoine Blondin [...] que Gabriel Fouquet, son héros. C’est la même désinvolture, la même fantaisie et, le soleil de joie de vivre caché, le même obscurcissement du visage et de l’âme avec cette inextinguible, cette pathétique petite lumière subsistante ». Par contre dans Télérama, Gilbert Salachas signa une critique moins élogieuse : « L’humanité est mesquine et la vie un pesant fardeau pour les sages et les seigneurs (…), telle est la sinistre “morale” de cette œuvre à la fois piètre et révoltante dans son esprit. ». Et force est d’admettre que ni les uns ni les autres n’ont tort. Que serait ce « singe en hiver » s’il n’était la rencontre de Gabin Belmondo, d’une « certaine tendance du cinéma français » et de la nouvelle vague, avec en bouche les tirades signées Michel Audiard ? Que serait-il s’il n’y avait pas le sublime talent de ces deux acteurs, de ce duo inégalable au point qu’il sait ne pas écraser et éclipser les seconds rôles ? Une lassante succession de cuites et de délires éthyliques (2). 1- https://www.youtube.com/watch?v=ttjrDs8KSg8 2- Le ministère de la Santé a essayé d’interdire le film, y voyant une apologie de l’alcool et une publicité trop évidente de certaines marques sur les cendriers du bar (Wikipedia)
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