Le célèbre avocat Fontana confie, moyennant rétribution, à l'inspecteur Belli (1) une mission des plus simples. Il doit faire expulser du pays une certaine Sandy, jeune mannequin anglaise, dont son fils Mino s'est amouraché. Accessoirement, il doit se renseigner sur un individu nommé Romanis, un producteur de disque qui aurait promis à Mino le poste de directeur artistique de son label « Embassy», à condition qu’il participe à son financement. Or son épouse aurait accepté d’y investir une forte somme.
Belli rend immédiatement visite à Sandy et l'informe que son permis de séjour vient d’expirer puis il se rend au domicile de Romanis… et le découvre gisant dans sa chambre, mort d’une balle dans la tête.

Ce métrage déploie une intrigue complexe où une fausse piste tient lieu de fil rouge. Ainsi, durant la majeure partie du film, Belli (2) suit la piste d’une photo de femme nue dont le visage a été déchiré. Et si le regardeur n’est pas dupe et devine à laquelle des femmes qu’il croise est dévolu le rôle de femme fatale, il n’en découvre les raisons qu’au cours des cinq dernières minutes, lorsque resurgit un lointain passé.
Servit par un montage nerveux, un jeu d’acteur convaincant, une musique jazzy et les décors variés d’un Rome grouillant, mêlant violence, trahison, chantage, prostitution, trafic de drogue et manipulation, « Un détective » évoque les grands classiques du polar américain, d’aucuns le comparent au « Faucon maltais » ou à une autre adaptation des écrits de Raymond Chandler.


1- Avant d’être le personnage central de ce métrage, Belli, flic corruptible aux méthodes expéditives, est celui des romans de Ludovico Dentice (1). Et quatre ans après ce « détective », connu aussi sous le titre « Exécutions » , il reviendra sur les écrans avec « Le témoin à abattre ».

2- Il est considéré comme l’un des fondateurs du poliziottesco, néo-polar italien

L A