En 1995, bien avant que les bouches des internautes s’emplissent des mots facebook, Twitter, Flickr, Instagram… (1), les écrans blancs des salles obscures proposaient aux spectateurs pré surfeur du web un film d’un modernisme prémonitoire.
Onze ans plus tard, alors que le Big data était devenu la clé de voute de l’économie mondiale, sortait directement en DVD « Traque sur Internet 2.0 ».
Certes, ce métrage au rythme intense, aligne quasi toute la gamme des effets de style cinématographique : arrêt sur image, zoom avant, caméra à l’épaule, fondus à tout va, images saccadées ou tremblantes ou hésitantes ou de caméra de surveillance, etc. Certes le scénario, quoique peu imaginatif, n’est pas totalement dénué d’intérêt… pour autant une question demeure : en quoi s’agit-il d’une traque sur Internet ?
Là où le métrage de 1995 pointait du doigt l’ombre envahissante des bases de données, ce 2.0 réduit l’affaire à un simple problème d’identité effacée. Autant dire que d’internet il n’y a, que de 2.0 il ne saurait y avoir…
Dans ces conditions, il convient que le spectateur oublie le titre du métrage pour que son visionnage ne lui occasionne aucun déplaisir…

L A