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The OffenceUn film deSidney LumetavecSean Connery |
8462 Lectures Depuis Le vendredi 23 Fevrier 2013 |
Dans une banlieue anonyme d’une ville d’Angleterre, un homme kidnappe et viole des fillettes. A la nuit venue, le sergent Johnson retrouve sa dernière victime dissimulée dans un fourré… Cette même nuit, un suspect est appréhendé. Johnson est convaincu qu’il s’agit du coupable. Il doit lui faire avouer ses forfaits… Et l’interrogatoire qui commence se conclura par l’hospitalisation d’urgence de l’homme, puis par son décès. En France, ce film, à l’intrigue minimaliste, ne fut jamais exploité en salle. Mais il est vrai que le personnage qu’interprète Sean Connery a de quoi surprendre tous ceux qui se souviennent de lui dans le smoking de 007. Le sergent Johnson est un homme brutal, insatisfait, solitaire et psychologiquement anéanti par son métier. Il est incapable d’effacer de son esprit les images et les hurlements qui le hantent. Il est pris de vertige face au néant qui l’habite (1) : « Un homme au visage... brûlé à l'acide. Attaché à une chaise ! Ils voulaient le faire parler. Il s'agissait d'argent. Il était là, sans visage. Et je ne savais pas quoi faire, comment arrêter... la douleur et les cris. Je ne savais pas. Rouge... sur blanc. Timmy Miles. L'homme avait une canne pour corriger les garçons, comme il disait. Mais si Timmy se conduisait bien et obéissait, il lui racontait des choses répugnantes, obscènes. Des choses... Il parlait bien. Chic, d'après Timmy ! 8 ans... des yeux bleus, cheveux blonds, coupés courts. Vêtu d'un blazer de collège, badge sur la poitrine. Culotte grise, chemise blanche. Disparu trois jours ! L'homme l'a eu pendant trois jours. Elle était morte quand on l'a trouvée. Les roues du train lui avaient coupé une jambe, qui était là, à côté de la voie. La fille avait rampé près de 800 mètres. Dieu sait où elle allait. Elle n'y est jamais parvenue. Bien sûr, elle voulait mourir ! Ça arrangeait tout. La fille était morte ! Elle avait traversé le pare-brise. Le type ne savait pas ce qu'il faisait. Trop de plastic pour le coffre. Lui et ses copains ont décoré les murs. Enceinte... sans être mariée. Elle n'avait personne à qui se confier. Elle est partie au plus profond de la forêt... et s'est pendue ! C'était en hiver, en novembre. On l'a découverte en mars. Courant... dans la rue, guettant sous les porches... C'est toujours la nuit. On est seul ! Le silence... le vide... la mort. Et personne ! Des gens meurent... personne ! Je l'ai vu. 3 semaines dans l'eau. Accroché à une branche derrière un buisson. À peine s'il en restait. Un bébé ! C'est tout ce qu'on pouvait dire. On l'a sorti. On ne pouvait pas le laisser pourrir là. On l'a repêché. Calmement, tranquillement. Retrouver, c'est notre boulot. » Dans ces conditions, on comprend qu’United Artists n’ait pas fait preuve de zèle dans la distribution de ce film atypique. Formellement le film peut se découper en quatre parties. • La première, qui dure une quarantaine de minutes, est la seule où l’unité de lieu et de temps n’est pas respectée. La fillette disparait ; les recherches sont lancées ; la nuit tombe ; Johnson retrouve la fillette apeurée (2) ; elle est conduite à l’hôpital ; un suspect est appréhendé ; Johnson l’interroge seul à seul (7 minutes elliptiques) ; gravement blessé, le suspect est hospitalisé ; Johnson est relevée de ses fonctions ; il rentre chez lui et une série de flashs envahit l’écran. • Un face à face (15 minutes environ), très dur, entre Johnson et sa femme (Vivien Merchant) occupe le second moment du film. (3) • A celui-ci succède un autre face à face (15 minutes environ) entre Johnson et un inspecteur chargé de déterminer ce qui est advenu durant l’interrogatoire où le suspect a été mortellement blessé. • Et le film se referme par un flashback (15 minutes environ) qui renseigne l’ellipse sur laquelle se refermait la première partie, et fournit la réponse à la question : « Pourquoi Johnson est-il certain de la culpabilité du suspect ? » (4) Sorti en France en DVD, 35 ans après sa réalisation, ce film sera salué par la critique : « On est saisi par le courage de l'acteur qui non seulement met en pièce l'image qui a fait de lui une star planétaire, mais encore construit un personnage fascinant de violence, de cruauté et d'ambivalence morale. ». Thomas Sotinel, dans le Monde « Le film s’ouvre par une longue séquence au ralenti qui, loin d’être un effet gratuit, immerge le spectateur dans une ambiance étouffante, à la limite du cauchemar éveillé, impression confirmée par des cadrages insolites et une photographie blafarde signée par le grand Gerry Fisher (Mr. Klein, Highlander, Wolfen). » Cinétrange « Jonché de ces obstacles impitoyables, le film épouse une architecture impressionnante, inscrite dans l’urbanisme glauque de l’Angleterre des Seventies ; son montage éclaté, fulgurant et glacial impose de façon implacable ce qui dépasse la raison. » Amélie Dubois. Inrocks « Ce col en fourrure qu’il porte et qui le distingue de ses collègues annonce la bête qui sommeille, cette moustache qui barre son visage fait écho à celle, longue, en forme de canines dévoratrices, de Baxter. » Critikat 1- Visuellement cela se traduit par une allusion récurrente à « Vertigo » 2- Mais quelle est la cause de sa peur ? Ce qu’elle vient de subir ou la présence, au-dessus d’elle, de Johnson ? Celui-ci serait-il le violeur ? L’ambiguïté ne sera jamais dissipée. 3- « T'es moche. Tu sais que t'as l'air moche ? Regarde-toi ! Qu'est-ce qui t'arrive ? T'étais pas comme ça. Tu ne portais pas... (Une robe de chambre) On dirait un sac de pommes de terre. Arrange-toi un peu ! Ravagée ! » dit Johnson à sa femme. 4- « Ce que j'ai pu faire n'est rien à côté des idées dans votre crâne. Je ne voudrais pas les avoir. Vous me battez à cause d'elles, de vos désirs. Je n'ai rien besoin de vous dire. Vous savez très bien comment c'est ». dit le suspect à Johnson.
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