|
![]()
|
||||
The IslandUn film deMichael BayavecEwan Mcgregor |
1477 Lectures Depuis Le mardi 21 Fevrier 2012 |
« The Island » recycle une série de thèmes mainte fois exploités par la littérature ou le cinéma à visées de science-fiction. L’humanité vit à l’ère post-apocalyptique et a reconstruit une société parfaite au fin fond de blockhaus aseptisé. A la tête de ce monde souterrain se dresse un dictateur paternaliste qui veille sur chacun grâce à des systèmes de sécurité ultra sophistiqués. A cette première trame se superpose une seconde couche narrative, tout aussi classique : tout ceci est faux ; derrière ses apparences se cache une vérité qui constitue tout l’enjeu du scénario. Lincoln 6-Echo (Ewan McGregor) et Jordan 2-Delta (Scarlett Johansson) font partie des centaines de survivants à une gigantesque contamination qui a décimé le genre humain. Retrouvés par les hommes du docteur Merrick, ils vivent depuis dans le complexe idyllique que dirige ce médecin. Chaque soir la Loterie désigne celui qui sera transféré sur « l'Île », dernier espace non contaminé de la Terre. Mais il advient souvent que Lincoln échappe à toute surveillance et parte rejoindre McCord, un technicien qui office dans les entrailles de la cité enfouie. Et c’est là qu’il découvre un vestige du monde extérieur, un papillon. Intrigué, Lincoln pousse plus avant ses investigations et ne tarde pas à découvrir l’atroce vérité, atroce vérité qui le conduit à gagner, en compagnie de Jordan, le monde extérieur alors qu’une escouade de tueurs tente de l’éliminer. Le premier élément notable de ce film d’anticipation est d’ordre visuel : chaque lieu à sa couleur ; chaque moment a son rythme. Les pensionnaires du docteur Merrick sont tous vêtus de blanc alors que les services de sécurité le sont de noir. Et à cette opposition de couleurs, ultra classique, correspond celle qui se dessine entre les lieux où vivent nos héros et le monde infra souterrain où évolue McCord. Du noir et blanc, nous glisserons au jaune verdâtre puis au rouge envahissant du désert du Nevada avant d’aboutir au bariolage de la cité de L A. Simultanément à cette diversification de coloris, qui va de pair avec une augmentation de la température, du désordre et de la saleté, le film change de tonalité. La quiétude, qui enveloppait les trois premiers quarts d’heures, s’efface au profit d’une violence brute et destructrice –parfaitement mise en scène par Michael Bay. Le deuxième élément frappant relève du scénario et illustre parfaitement le paradoxe intrinsèque du Capital. De quoi nous parle ce film ? Du fait que des humains ne sont plus que des produits, des stocks de pièces de rechange pour leur riche propriétaire. Vous avez besoin d’un rein, d’un cœur ou d’un poumon, vous souhaitez avoir un enfant ou une nouvelle peau ? Si vous avez les moyens de payer alors nous mettrons en culture votre clone sur lequel nous effectuerons par la suite les prélèvements ! L’organisme humain n’est qu’une machine et comme toutes les machines il a besoin de pièces de rechange. Le capital, dans son stade suprême, peut vous les fournir ! Et qui nous raconte cette histoire ? La Warner Bros. Pictures, le troisième plus vieux studio cinématographique américain. Comme quoi le Capital est prêt à tout, y compris à vendre à crédit la corde pour le pendre et à venir chaque mois, armé d’un gourdin, encaisser les traites.
|
![]() |
|