Rougeâtre, jaunâtre, verdâtre, brunâtre… obscures ou aveuglantes… lumières et couleurs se mélangent, se chevauchent, se saturent… décors en lignes droites, plafonnés, improbables… personnages incertains, flous, changeants, insaisissables… néons fluorescents, clignotants, flashy…
« J'ai eu à la gare de Perpignan une espèce d'extase cosmogonique plus forte que les précédentes. J'ai eu une vision exacte de la constitution de l'univers.» Salvador Dali.
A-t-il eu cette même extase le cinéaste du parcellaire qui enferme le spectateur dans cette gare de l’imaginaire coloré ?
Point de scénario pour ce métrage américain-britannique-hongrois qui se contente d’emmêler des fulgurances bariolées d’intrigue, des plans envoutants d’une Margot Robbie néo-fatale et se plie à l’exercice explicatif, à la lisière du gore hospitalier, durant une paire de minutes, à quelques instants du end final.
L’heure est à l’art contemporain stade suprême de la relation esthétique en ce qu’il élimine le travail artistique au seul profit du regard. « Terminal », film au titre prédestiné, ne prétend pas à autre chose qu’à cette relation dépouillée d’œuvre, qu’à ce regard admiratif sans autre objet que lui-même.

L A