Ryu est sourd-muet et n’a qu’un seul désir, sauver sa sœur gravement malade et dont la guérison nécessite une greffe de rein.
Il lui donnerait bien l’un des seins, mais il n’est pas compatible…
Alors, il contacte des criminels spécialisés dans le trafic d'organes. Moyennant dix millions de wons et un de ses reins, ils s’engagent à lui procurer un organe compatible. Mais les bandits ne tiennent pas parole et c’est totalement nu qu’il se réveille dans un entrepôt désert.
Quelque temps plus tard, l’hôpital lui annonce qu’il dispose enfin d’un rein compatible et que moyennant dix millions de wons la greffe peut avoir lieu.
Malheureusement, Ryu n’a plus un sou… alors, avec la complicité de son amie Yeong-mi, il décide de kidnapper la fille de son ex-patron, afin de financer, avec l’argent de la rançon, l’intervention médicale.
Tout se déroule comme prévu, jusqu’à la 43e minute du film… où les événements échappent au contrôle de tout un chacun.


« Sympathy for Mister Vengeance » est un film sud-coréen qui enchaine avec froideur les plans fixes, larges ou serrés, emprisonnant ainsi les protagonistes dans leur dénuement, leur interdisant toute fuite, tout espoir, sensation que renforce l’absence de dialogue. Personne ne peut échapper au néo-libéralisme où le marché régit les rapports humains. Ryu paye pour vendre son rein, kidnappe pour sauver sa sœur, car la vie se résout en équivalent général. Et ceux qui refusent cette dure loi d’airain n’ont que le suicide comme issue de secours.
Les plans fixes, ou quasiment immobiles, enferment ensuite l’extrême violence que déclenche la destruction du tissu social. Et les scènes de vengeance d’une lenteur infinie deviennent intenables de par leur inhumanité.

Personne n’échappe à son destin, car seuls les rapports monétaires existent et eux seuls régissent la vie des hommes.

L A