La poursuite du sinistre professeur Moriarty mène Holmes et Watson de Londres à Paris, de l’Allemagne à la Suisse, où elle se termine par une chute vertigineuse qui semble mettre un terme aux noirs projets du criminel. Et l’Histoire peut reprendre sa marche en avant, sa marche vers la Première Guerre mondiale.

Le tournant avait été pris lors du précédent opus, il est ici confirmé avec force éclats. Exit le détective neuronal qui, telle une madeleine se délitant dans du thé au lait, accroche ses pensées aux volutes de fumée de sa pipe légendaire. Guy Ritchie perdure dans son entreprise de lessivage des personnages mythiques de Holmes et Watson. Et sa machine à recycler les détectives légendaires tourne à 1201 Trs/mn et plus pour un essorage peuplé d’explosions à chaque changement d’étape : une brasserie explose, un hôtel explose, un train explose, une tour explose… la forêt explose de toute part. Seul le tambour de la centrifugeuse où il a plongé Holmes et ses amis résiste aux accélérations qui ponctuent les ralentis stylisant la violence des échanges toujours musclés.
Quand vient l’heure du séchage le spectateur émerveillé par tant de procédés constate que, si l’humour le dispute au mitraillage reléguant le charme féminin au rang d’accessoire démodé, Holmes n’est plus que l’ombre d’un détective quelconque très dur à cuire et qu’à ce « jeu d’ombres » il aurait pu se nommer Bond, James Bond.

L A